Le procès ouvert lundi 27 février dernier à la tribune centrale de Bandundu ne connaît pas une issue favorable jusqu'à ce jour faute d'avocat pour assister le prévenu. Le tribunal de grande instance de Bandundu a renvoyé l'audience par deux fois pour permettre au prévenu Gloria Tamuzi alias Serpent de se faire assister par un avocat. Mais jusqu'à ce jour, aucun avocat ne s'est pointé pour ce faire.
D'après le procureur général près la Cour d'appel du Kwilu, les avocats sont victimes des menaces de la population qui ne comprendrait pas le sens du droit de la défense au regard des préventions d'association des malfaiteurs et meurtres mises à charge du prévenu, qui exige à tout prix un conseil avant que le procès ne puisse évoluer.
« Vous avez bien suivi le ministère public, il a dit que le prévenu risque d'être condamné à la peine capitale. Avec cela, il doit nécessairement être assisté par un avocat. On ne peut pas le juger sans qu'il ait un avocat. Maintenant les avocats ont peur. Nous avons même pointé quelques avocats pour qu'ils assistent mais ils ont peur. On commence même à menacer les avocats dans leurs résidences. On est bloqué (…) », a déclaré le procureur général près la Cour d'appel du Kwilu, Bernardin Niami.
Il invite, par ailleurs, la population au calme pour permettre à la justice d'évoluer. « Je demande à la population d'être calme, qu'elle fasse confiance au tribunal et le dernier jour on saura ce que le tribunal prendra comme décision ».
Le prévenu Tamuzi Gloria alias Serpent a été arrêté le samedi 25 février alors qu'il était recherché depuis plus de trois mois par les services de sécurité. Il est poursuivi notamment pour association des malfaiteurs, plusieurs cas de meurtre et extorsion des biens.
Son dernier forfait date du 5 décembre 2022 où il est présumé auteur du meurtre commis sur un garçon de 16 ans à Bandundu. Le ministère public l'avait présenté comme étant aussi le commandant des bandes d'inciviques qui insécurisent le chef-lieu de la province du Kwilu, notamment les bases Arabe, Auditorat, Libende et Jamaïque.
Jonathan Mesa, à Kenge