RDC : le député national Ados Ndombasi saisit la ministre de la culture pour demander la libération de l’humoriste Junior Nkole

Junior Nkole
Ph. droits tiers

L’artiste humoriste congolais Junior Nkole est introuvable depuis le 9 février dernier et serait détenu dans les locaux de l’Agence Nationale de Renseignement. La raison, il a partagé une vidéo considérée de tribale. Il s’est mis en scène comme un chef de la tribu Luba qui n’engage que ses frères et réprime méchamment les autres. Plusieurs voix d’artistes se sont élevées ces derniers jours pour exiger sa libération car, disent-elles, il a dénoncé et non incité à cette anti-valeur.

A ces voix s’ajoute celle du député national Ados Ndombasi, qui a saisi la ministre de la culture, arts et patrimoine, à travers une lettre, ce 24 février. Il demande son implication pour que l’artiste soit libéré inconditionnellement.

« En tant que garante de la promotion et du développement des activités culturelles et artistiques en rapport avec la lutte contre les antivaleurs en vertu de l'ordonnance n°22/003 du 7 janvier 2022 fixant les attributions des ministères, nous avons résolu de solliciter votre implication personnelle en vue de la libération inconditionnelle et immédiate de l'artiste humoriste Junior Nkole dont les membres de famille meurent d'inquiétude et d'angoisse en ce moment même », dit-il dans cette lettre.

Ados Ndombasi soulève le fait que cette arrestation de Junior Nkole semble accuser un certain artifice politique de museler les artistes congolais alors que la constitution en son article 23 consacre, écrit-il, sans équivoque, la liberté d'expression et d'opinion. Et il suggère que dans l'hypothèse où le comportement de l’artiste aurait justifié qu'il soit sinon arrêté du moins interpellé, puisse-t-il être déféré devant son juge naturel.

« Il est incompréhensible qu'un artiste humoriste congolais soit incriminé au motif qu'il a fustigé, dans une vidéo, les antivaleurs qui gangrènent notre société. Cette détention injustement prolongée dont la régularité parait douteuse, porte manifestement atteinte à la liberté d'expression et d'opinion des artistes congolais », peut-on lire sur la lettre.

L’élu de Funa a réservé des copies de sa lettre aux Présidents du parlement, au Vice-premier Ministre, Ministre de l'Intérieur ; au ministre des droits humains, à l’administrateur de l’ANR, à la représentante de la Monusco et aux responsables de l’ONG Humain Right Watch. Côté artistes et culturels, ils s’organisent pour mener des actions dont une marche et des messages vidéo sur les réseaux sociaux pour la cause. 

Emmanuel Kuzamba