Le Réseau des femmes leaders pour l’accès à la parole (RFLAP) et l’Association pour l’accès à la justice (ACAJ) se sont prononcé le 16 février, au sujet des images relayées deux jours plus tôt sur les réseaux sociaux. En effet, on peut y voir l’interpellation brutale d’une jeune femme, couchée au sol, que des agents identifiés comme étant de la police essaye d'immobiliser en posant un pied sur son visage.
« Le RFLAP indigné, qualifie ce traitement d'inhumain et dégradant, il constitue une grave violation des droits de l’Homme. Et un défi majeur à la problématique de l’impunité des auteurs des violations et violences à l’égard des femmes ainsi que la protection des survivantes », précise le réseau dans une déclaration parvenue à ACTUALITE.CD
Et de faire des recommandations «1. Au Ministre de l’Intérieur de diligenter des enquêtes et des poursuites à l’endroit des auteurs de cet acte ignoble(…) 2. Le Ministre des droits humains d’engager le processus d’accompagnement de la survivante conforment à la loi portant protection et réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits, crimes contre la paix et sécurité de l’humanité. 3. A la Conseillère du Chef de l’Etat en matière de lutte contre les violences basées sur le genre et protection de l’enfant de mener un plaidoyer auprès du Président de la République Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour l’éradication des tortures, traitement inhumain et dégradant ».
Le coordonnateur de l’association pour l’accès à la Justice (ACAJ), contacté par ACTUALITE.CD a également fait savoir que l’organisation a lancé des enquêtes pour remonter vers la victime et les auteurs de ces faits.
« Nous appelons les autorités chargées des parquets judiciaires de mener également des enquêtes à leur niveau. Que des dispositions soient prises pour la protection de la victime, pour ses soins médicaux, mais aussi que les auteurs soient arrêtés, jugés et condamnés de manière exemplaire », a dit Georges Kapiamba.
Des pistes sur le présumé auteur de la torture
Dans la vidéo plusieurs fois relayée sur les réseaux sociaux, on peut entendre la femme hurler de douleur et demander à la personne avec qui elle était de l'aider à se rhabiller. Bien que les agents s'y soit opposé dans un premier temps, la personne qui l'accompagnait parvient à l'aider à rattacher son pagne.
On peut également entendre les personnes présentes lorsque les faits se sont déroulés, demander à la jeune femme de « dire ce qu’elle savait ».
Cette scène rappelle l'interpellation de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans mort le 25 mai 2020 à Minneapolis (États-Unis). « Je ne peux pas respirer », avait-il lancé alors qu'un policier l'immobilisait avec un genou sur le cou. La scène avait été filmée et suscité une grande vague d'indignation.
Sur Facebook principalement, une cinquantaine de publications identifient « Tabitha Elonga », comme la victime plaquée au sol. La même vidéo partagée des centaines de fois avait été diffusée en direct sur le réseau social avec une légende précisant qu'on demandait à la victime de dire où se trouve son jeune frère.
Prisca Lokale