Suite à la situation qui prévaut dans la province du Maniema, notamment des actes de torture en public sur les femmes et les enfants à Salamabila, le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a tenu une réunion le 07 février, avec le VPM de l'Intérieur, le ministre des Droits humains, le ministre de la Défense nationale et anciens combattants, le ministre de la Santé ainsi que des membres de son cabinet.
« L'opinion se souvient que nous avions reçu une grande délégation des députés nationaux, des sénateurs, des députés provinciaux et autres notables de la province du Maniema autour des cas de graves violations des droits de l'homme que vivent nos compatriotes dans cette province. Le Premier Ministre qui a été informé de la situation, a voulu y voir plus clair après la visite du pape. Il nous a convoqués pour étudier la réponse que le gouvernement doit apporter à nos compatriotes confrontés aux violations des droits de l'Homme. Nous avons donc échangé pour envisager ce que le Gouvernement doit faire », a précisé Albert Fabrice Puela, ministre des droits humains.
« On ne peut pas se permettre de faire la Loi en pleine RDC »
Il faut noter que les images ont circulé dans les réseaux sociaux depuis environ deux semaines. Organisations de défense des droits humains et particulièrement des droits des femmes, institutions de l’ONU et autres personnalités ont condamné à l’unanimité ces cas appelant l’Etat à une action urgente.
Contactées le 06 février, les organisations de la société civile basées à Kabambare, territoire dans lequel se situe Salamabila ont dénoncé le fait que les victimes ont été obligées, par les miliciens Mai Mai Malaika, auteurs des violences, à ne point chercher de l’aide auprès de l’Etat. Une délégation dépêchée par le gouvernorat n’était donc pas parvenue à identifier clairement les victimes pour obtenir des témoignages et envisager une action en justice ou une prise en charge holistique.
Au ministre d’ajouter, « le corps de la femme est sacré. Comme tout autre corps. C'est à travers la femme que nous venons au monde. On ne peut pas se permettre de faire la loi -à la place de l’Etat- en pleine République Démocratique du Congo, appliquer la charia, se mettre à flageller les femmes qui portent des pantalons ou des petites robes. On ne peut pas tolérer cela et c'est pourquoi nous avons été autour du Premier Ministre pour envisager ce qui doit être fait ».
Par ailleurs, les actions envisagées n’ont pas été dévoilées par le ministre.
Prisca Lokale