Les images sont insoutenables. Elles montrent des femmes et des jeunes filles fouettées en public au motif qu’elles porteraient des habits jugés obscènes. Les faits se produisent à la cité minière de Salamabila, dans le territoire de Kabambare (Maniema). Suivant l’appel de leur hiérarchie, les miliciens du groupe Mai-Mai Malaika administrent des coups de fouet et autres sévices corporels à la population civile. Ce lundi, des députés et sénateurs élus du Maniema se sont plaints auprès d’Albert-Fabrice Puela, ministre des droits humains.
« Nous ne saurons pas dire s’il y a des tireurs de ficelles. On est cependant à mesure d’établir un état des lieux. La population de Kabambare se sent abandonnée. C’est inacceptable lorsque dans un pays qu’une partie de la population se sent abandonnée. C’est inacceptable de notre part de voir que les rebelles commencent à administrer une partie du pays, que le chef rebelle dise j’ai décidé que personne ne porte un pantalon, une jupe courte ou une culotte. C’est inacceptable. Nous sommes venus porter la voix du Maniema et du territoire de Kabambare en particulier parce que la population se sent abandonnée. Il ya des endroits où il n’y a pas de policiers. Le pouvoir a horreur du vide et les rebelles occupent l’espace », a dit au micro de ACTUALITE.CD, le sénateur Augustin Matata Ponyo, à la tête de la délégation.
Il a appelé à plus d’engagement de la part des autorités: « Il est important que les ministères de l’intérieur, de la défense, des droits humains puissent expliquer à la population de Maniema: est-elle abandonnée ou pas ? On ne peut dénuder une femme, une fille pour avoir porté une jupe qui arrive aux genoux ».
Il espère que les autorités vont davantage s’impliquer: « Est-ce que nous sommes dans un état de droit. Le peuple du Maniema est abandonné et les faits sont là. Nous souhaitons que le gouvernement fasse signe d’intérêt ».
Augustin Matata Ponyo s’est également plaint de la réponse du gouvernement provincial: « Le gouvernement provincial n’a rien fait non plus. Imaginez-vous. Le gouvernement provincial prêche pour une collision entre la police, l’armée et la rébellion. C’est inacceptable (…) ».
Il a également encouragé le ministre des droits humains de se rendre sur place: « Nous félicitons le courage du ministre qui veut aller à Kabambare. C’est un activiste des droits de l'homme.