RDC: les armées congolaise et burundaise traquent les groupes armés dans les hauts plateaux, les troupes déjà déployées dans plusieurs contrées dont Minembwe 

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Plusieurs sources ont confirmé à ACTUALITE.CD que la force conjointe de l’EAC composée des armées congolaise (FARDC) et burundaise (FNDB) se déploie dans plusieurs villages des hauts plateaux d'Uvira, Fizi et Itombwe, dans la province du Sud-Kivu, pour traquer les groupes armés. Les troupes burundaises sont arrivées officiellement sur le sol congolais depuis plus de trois mois, mais l’opération conjointe a été lancée début janvier par le sous-chef d’état-major des FARDC, le général Chiko Tshitambwe à Minembwe. 

“C'est depuis plusieurs jours qu'ils [Ndlr, soldats de deux armées] sont ici à Mikenge. Ici ils ont débuté avec la traque des groupes armés. Le problème est que les hommes armés sont dans la communauté. Mais par moment, ils capturent les responsables des milices et les remettent entre les mains des FARDC”, a confié un habitant de Mikenge.

Après Bijombo (territoire d’Uvira), Kamombo et Mikenge (territoire de Mwenga), les troupes de la force conjointe sont arrivées le 1er janvier dernier à Minembwe après avoir parcouru une  distance de plus de 250 kilomètres. 

“Les forces régionales ont déjà commencé les opérations à Kamombo, Chakira et Muramvia”, a indiqué à ACTUALITE.CD Atumbe Roger, président de la société civile du secteur Itombwe.

“Dans toutes ces contrées, ils ont laissé certains éléments. Une partie est restée à Bijombo et dans les hauts plateaux là où ils ont mené les opérations contre les forces négatives. Seulement pas ici à Minembwe et n'ont pas encore débuté avec les opérations proprement dite”, a complété Ruvuzangoma Saint Cadet, président de la société civile de Minembwe.

Soutien à l'opération

A Minembwe Centre, la force aurait privilégié la sensibilisation de la population à se désolidariser des groupes armés. “C'est la phase de la cohabitation pacifique”, a dit le président de la société civile d’Itombwe. 

Des leaders locaux avec à la tête le bourgmestre de Minembwe, Gad Mukiza ont pris langue avec les responsables de cette force. “Ils nous ont rassurés d'être venus pour sécuriser tout le monde et essayer de limiter les activités des groupes armés”, a souligné Gad Mukiza avant de poursuivre: 

“C'est la cinquième année que les hauts plateaux sont déchirés par ces affrontements entre les groupes armés et nous avons appris que la coopération entre nos deux pays le Burundi et la RDC dans le cadre de la sécurité. C'est une bonne chose si ça va limiter les activités des groupes armés, ça sera pour nous une satisfaction”.

“À ce stade nous sommes satisfaits de ce que cette force a déjà réalisé surtout après avoir traqué différents groupes armés à Kamombo et dans d'autres coins de ces hauts plateaux”, a pour sa part réagi Atumbe Roger, président de la société civile du secteur d'Itombwe.

Depuis 2017, des violences généralisées déchirent les hauts plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga qui ont déjà causé des centaines de morts, des milliers de déplacés et des villages entiers incendiés. Plusieurs initiatives de paix organisées dans la région pour mettre ensemble les communautés locales n’ont toujours pas produit des résultats positifs. 

Dans la région, les groupes armés s’identifient aux communautés. Une dizaine de groupes armés locaux et étrangers sont visés par la traque. Parmi ces groupes, il y a Twigwaheno et Android dirigés par Makanika, le colonel dissident de l’armée congolais depuis 2020, des milices Mai-Mai dirigées par différents chefs rebelles dont Biloze Bishambuke, Kibukila, Yakutumba.

La Task Force n’a pas dévoilé son effectif. Au stade actuel, aucune communication sur un quelconque bilan ni en termes des pertes en vies humaines, ni concernant la reddition. Le porte-parole militaire de l'opération Sokola 2 Sud au Sud-Kivu contacté n'a pas souhaité répondre aux questions de ACTUALITE.CD au sujet de cette opération. Depuis l’arrivée des troupes burundaises, des voix s’élèvent tout de même pour demander la durée de l’opération. La même demande est formulée pour les forces ougandaises, kényanes qui sont déployées au Nord-Kivu toujours dans le cadre de l’EAC contre les groupes armés, particulièrement la rébellion du M23. Les forces du Soudan du Sud sont également attendues. 

Justin Mwamba