Forêt-bois en RDC : le député Anthony Bomboko dénonce le non-respect des cahiers des charges des pygmées par les entreprises forestières en Équateur

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Anthony Bomboko, député provincial élu de Mbandaka en Équateur. Ph. ACTUALITE.CD

Anthony Bomboko, député provincial élu de Mbandaka, a dénoncé le non-respect des cahiers des charges par les entreprises forestières basées en Équateur en défaveur des peuples autochtones, les pygmées. C'était au cours au cours de la deuxième journée de la "semaine des mines et des hydrocarbures" organisée par la société civile, regroupée au sein d'une synergie d’action pour la protection, le suivi et le contrôle citoyen des ressources naturelles de la RDC.

Selon ce député provincial, la majorité des entreprises forestières détenues par les Chinois dans la province de l'Equateur exploitent les bois, sans contribuer au développement en exécutant les cahiers des charges des pygmées. 

"En Équateur l'exploitation forestière est problématique. Les peuples autochtones sont marginalisés. Les exploitants qui font de l'argent avec les forêts des pygmées ne respectent pas les cahiers de charges. Les pygmées ne bénéficient de rien dans cette exploitation. Il y a plusieurs chinois qui exploitent les forêts en Équateur mais ne favorisent aucun développement. Ils ne respectent aucune norme. Cette situation ne permet pas à la province de l'Equateur de bénéficier de ses ressources", a-t-il dénoncé.

Anthony Bomboko insiste "qu'il y a trop des violations dans l'exploitation des ressources forestières". 

Pour cet élu de Mbandaka, l'impunité qui caractérise les entreprises qui bafouent les lois en Équateur est dûe à la couverture de certains politiciens. 

"On trouve également que les politiciens sont impliqués eux-mêmes dans l'exploitation. Et pourtant la loi interdit aux politiciens et autres de ne pas faire le commerce. C'est ce qui fait qu'ils sont juges et parties", a-t-il fait savoir.

De ce fait, il a appelé le gouvernement à renforcer le contrôle et de collaborer avec la société civile pour favoriser le respect des exigences des pygmées.

"Nous recommandons au gouvernement de s'impliquer en sensibilisant la population par l'entremise de la société civile. La population doit être informée de toute situation dans l'exploitation. Il faut également renforcer le contrôle institutionnel en éradiquant la corruption", a-t-il conclu. 

La société civile congolaise regroupée au sein d'une synergie d’action pour la protection, le suivi et le contrôle citoyen des ressources naturelles de la République Démocratique du Congo, organise la "semaine des mines et des hydrocarbures" pour renforcer les capacités de ses acteurs à mieux maîtriser les questions minières. Plusieurs intervenants experts des questions minières sont conviés à partager leurs idées avec les organisations et mouvements citoyens de la société civile.

Rappelons que la République Démocratique du Congo est dotée d'abondantes ressources minérales faisant du pays l'un des plus riches au monde en minéraux. Paradoxalement, l'exploitation de ces richesses n'a pas encore induit le développement social et économique des citoyens congolais en général, et des communautés impactées par les activités des industries extractives en particulier.

Jordan MAYENIKINI