Kwilu : la justice populaire fait plus de 50 morts depuis janvier à Gungu

Photo d'illustration
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Depuis janvier, 56 personnes ont été tuées par justice populaire au territoire de Gungu dans la province du Kwilu avec les seize cas de justice populaire enregistrés depuis le début de l'année en cours. Ces cas ont été documentés par la société civile locale qui livre l’information.

Le tout dernier cas date de mardi dernier au village Kihukutu où un pasteur a été tué avec son fils par ses neveux qui lui attribuent la mort de sa nièce. D'après la société civile, le pasteur a été contraint d'aller consulter un devin pour faire la lumière sur des cas de décès récurrents dans la famille. C'est en cours de route que ses neveux l'ont tué avec son fils. 

"Deux personnes ont été tuées et les corps sont encore sur place. Nous demandons que l'État puisse intervenir rapidement pour mettre la main sur les auteurs de ces forfaits pour qu'ils soient jugés et sanctionnés sévèrement", a déclaré Joachim Kusamba, président de la société civile de Gungu.

Le chef de la police à Gungu, le commissaire supérieur principal José Lumona parle lui d'un mort et un blessé grave. Avec la faible couverture réseau dans la région et le manque de mobilité, la police est arrivée après sur le lieu de forfait après la fuite des bourreaux. 

"Il y a eu un conflit dans la famille, il y a des gens qui meurent fréquemment. Les neveux avaient exigé au pasteur d'aller consulter un prêtre exorciste pour savoir l'origine de ces décès dans la famille. Arrivés en dehors du village, ils ont demandé à la femme de rentrer. Ils ont tué le mari en présence de son enfant. L'enfant a voulu intervenir, ils l'ont copieusement tabassé, il est blessé. Le comble c'est que nous avons des moyens de communication dans ce village là. En plus nous manquons les moyens de transport appropriés. Nous avons fait déplacer une unité qui est arrivée trop tard, les auteurs avaient déjà fui", a-t-il indiqué. 

La société civile locale plaide pour la sensibilisation de la population sur l'existence des instances judiciaires afin de mettre fin aux multiples cas de justice populaire. 

Jonathan Mesa à Bandundu