Le ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu a été entendu jeudi 24 novembre 2022 devant la commission environnement, tourisme, ressources naturelles et développement Durable de l'Assemblée nationale. Il était question pour cette commission de soumettre à ce membre du gouvernement une série de préoccupations de la représentation nationale en rapport avec le secteur des hydrocarbures.
Abordant la question relative au déroulement du processus d'appels d'offres des blocs pétroliers et gaziers lancés récemment par le gouvernement, Didier Budimbu a fustigé les récents propos du président directeur général de l'entreprise française Total Énergies Patrick Pouyanné qui devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française avait annoncé que son entreprise ne viendra pas en RDC suite à l'insécurité. Pour Didier Budimbu , son discours s'apparente à un sabotage de la démarche du gouvernement.
"Pour les blocs pétroliers, c'est vrai que la déclaration du DG de Total est embêtant, ça nous a tous embêté, j'ai dû convoquer le DG de Total RDC au cabinet pour qu'il puisse venir s'expliquer vu que la République Démocratique du Congo a 40% dans Total ici en RDC, ils ne peuvent pas prétendre tenir de tels langages qui s'apparentent à du sabotage par rapport à ce processus des appels d'offres. Nous savons tous qu'il y a des accointances directes avec d'autres pays agresseurs avec Total donc on ne se doute pas d'où viennent ces histoires là. Ce qui est sûre nous sommes déterminés et il y a beaucoup de soumissionnaires du pétrole, on reçoit les candidatures tous les jours, on va faire le travail qui faut, on va faire la bonne sélection avec l'accompagnement des honorables députés et je pense qu'on va y arriver, le pays, le Congo en a besoin", a dit devant la presse Didier Budimbu, après son audition à la commission.
Par la même occasion, il a fait savoir que bientôt les soumissionnaires choisis pour les blocs gaziers seront connus dans l'opinion et l'entreprise nationale sera également bénéficiaire des différents contrats qui seront signés.
"Ils m'ont invité, ils ont des préoccupations et on va y répondre très rapidement, je pense que par rapport à tout ce qui a été demandé, nous avons pratiquement toutes les réponses et la plupart des préoccupations, nous sommes déjà en train de travailler sur ça. Nous sommes tenus de respecter la loi des hydrocarbures et le règlement portant réglementation des hydrocarbures qui fait que quand on lance des appels d'offres, il y a une procédure à suivre, là par rapport aux blocs gaziers, nous sommes dans la phase où nous sommes en train de vérifier la capacité technique et financière des soumissionnaires parce que on ne peut se permettre d'octroyer ces blocs à des gens qui ne sont pas capables, nous sommes entrain de mener ces enquêtes là et logiquement nous pensons finaliser d'ici la semaine prochaine", a rassuré le ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu.
Et d'ajouter :
"Il y a une équipe qui part aux USA car nous avons les soumissionnaires américains il y a au moins deux consortiums américains, il y a une équipe qui part au Canada et une autre en Afrique du Sud, le temps qu'ils reviennent avec les conclusions avec les enquêtes qui vont être menées sur place, on pourra maintenant choisir les bonnes sociétés et après ça je vais les désigner par arrêté ministériel donc ça va intervenir sûrement avant le 10 décembre et je vais exposer au niveau du conseil des ministres. Vu que la société nationale SONAHYDROC qui représente l'État dans ces accords doit avoir minimum 20% et il y aura 15 jours de négociation avec ces sociétés et le tout finira par la signature d'un contrat de partage de production après on va envoyer à la présidence pour la signature de l'ordonnance présidentielle. Au moins, nous sommes sûres sur les trois blocs gaziers avant fin décembre, on aura fini avec ça"
La RDC à travers Félix Tshisekedi a lancé en juillet dernier les appels d'offres de 30 blocs dont 27 pour des blocs pétroliers et 3 pour des blocs gaziers du lac Kivu. Cette démarche faisait suite aux résolutions des 48e et 62e réunions du Conseil des ministres respectivement le 8 avril et 15 juillet 2022.
A travers cette offre commerciale, la RDC veut exercer son droit de souveraineté à utiliser sa richesse pétrolière pour le développement de son pays, indique la Cellule de communication présidentielle. Estimée actuellement autour de 4 à 6%, l'apport du secteur des hydrocarbures pourrait atteindre 40 % du budget national dans un contexte où les produits pétroliers et gaziers ont flambé à travers le monde suite à la crise russo-ukrainienne.
Clément MUAMBA