Attaquée sur la question des blocs pétroliers, Bazaiba recentre le débat : « le vrai problème dont on doit parler, c’est la non mise en œuvre des engagements des pays pollueurs de 100 milliards USD annoncés » 

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Eve Bazaïba, ministre de l'Environnement... Ph. Droits tiers.

Les négociateurs d’environ 200 pays réunis dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh (Egypte) se retrouvent encore ce samedi. Les négociations ont été prolongées d’une journée suite à l’absence d’accord sur plusieurs questions dont le sort des énergies fossiles ou la compensation des dégâts provoqués par le changement climatique, les pertes et dommages. Ce dernier point est un enjeu majeur pour les pays en développement comme la RDC.

« Les forêts et les tourbières sont des solutions basées sur la nature dans la lutte contre le changement climatique. Pour l'Afrique et spécifiquement pour la RDC, ces éléments doivent absolument être pris en compte dans la déclaration finale de cette COP de mise en œuvre (…). Il est inconcevable que dans une COP comme celle-ci (considérée comme la COP de la mise en œuvre) qu’on ne puisse pas tenir compte de ces éléments aussi importants », a déclaré Ève Bazaiba, vice-Première ministre congolaise, ministre de l'Environnement et du Développement durable

Et d’ajouter: 

« Le bassin du Congo a plus de deux millions d’hectares de forêts tropicales humides capables d’absorber les pollutions de plus ou moins trois à cinq ans du monde et plus de 20 ans de pollution des USA (…).

Relancée dans une interview sur les appels d’offres que sont pays a lancé sur les blocs pétroliers et gaziers, la déléguée congolaise refixe le débat: « Le vrai problème dont on doit parler, c’est la non mise en œuvre des engagements des pays pollueurs de 100 milliards USD par an ». 

Elle renvoie chacun devant ses responsabilités:  « Le G20, à lui seul, est responsable de 80% de la pollution mondiale. Le débat n'est pas de lier la protection de l’environnement à l’exploitation de nos ressources. L’Afrique dans son ensemble n’est responsable que de 4% de la pollution mondiale. Le débat, c’est l’engagement pris dans le cadre du principe pollueur-payeur. Nous ne sommes pas quémandeurs. Ce n’est pas un don. Nous quittons l’aide au développement pour un partenariat gagnant-gagnant. Les pollueurs doivent assumer leur responsabilité ».