RDC-M23: reprise des combats sur le terrain, statu quo sur le plan diplomatique 

Emmanuel Macron, Félix Tshisekedi et Paul Kagame
Emmanuel Macron, Félix Tshisekedi et Paul Kagame

Depuis jeudi 20 octobre, les combats ont repris entre FARDC et M23 (appuyé par Kigali, selon un rapport des experts de l’ONU). Forces loyalistes et insurgés s’accusent mutuellement d’avoir relancé les hostilités. Sur le terrain, la situation est inquiétante. Un premier front a été signalé sur l’axe Rangira-Rwanguba-Tchengerero et un deuxième a été ouvert sur l’axe Ntamugenga, toujours dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Des tirs de mortiers étaient entendus jusque tard dans la nuit de dimanche et des obus sont tombés même dans des zones habitées dans le village de Ntamugenga où des morts et des blessés sont enregistrés. Entre-temps, la voie diplomatique privilégiée par les autorités congolaises semble avoir du plomb dans l’aile. 

« A ce stade, c’est le statu quo. Il a été décidé à Luanda et à Nairobi de stopper le feu et d’opérer le retrait inconditionnel du M23. Le Rwanda s’était engagé à le faciliter, mais jusqu’à maintenant il n’y a encore rien qui se fait. Je crois que dans les jours à venir, avec le déploiement de la force régionale, nous obtiendrons le départ du M23 », a même déclaré Félix Tshisekedi au cours d’une interview accordée à BBC la semaine dernière. 

Le rapprochement tenté par Emmanuel Macron entre le chef de l’Etat congolais et son homologue rwandais n’a pas porté des fruits.

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« Nos relations sont froides. C’est lui qui, malheureusement, a décidé d’agresser la RDC. Pourtant, lorsque je suis arrivé à la tête de mon pays, je suis allé voir tous nos voisins. Nous en avons 9. C’était pour dire que je veux que nos relations soient engagées sur des programmes de développement, d’intérêt commun, sortir notre sous-région de cette image d’instabilité. Cela avait bien marché pendant trois ans. Nos relations étaient excellentes. On a du arrêté tout cela parce que nous nous avons eu l’impression d’avoir été poignardés dans le dos. Et ça c’est inacceptable », a ajouté Félix Tshisekedi.

Kinshasa a eu ces derniers jours des contacts avec William Ruto, le nouveau président Kenyan pour accélérer le processus dit de Nairobi, sans grand succès. Jusqu’à ce jour, aucun calendrier du déploiement des troupes régionales de l’EAC n’a été communiqué. Les fonds pour déployer officiellement ses troupes ne sont pas encore réunis et les questions de coordination de cette force régionale ne sont pas toutes réglées. Entre-temps, l’ancien président Uhuru Kenyatta est attendu à Goma pour accélérer les pourparlers de paix.

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