Meurtre de deux Chinois en RDC : peine de mort requise contre des militaires

Prison centrale de Bunia
Prison centrale de Bunia

La peine de mort a été requise lundi contre onze personnes, dont deux colonels de l'armée de la République démocratique du Congo, accusées du meurtre, en mars, de deux ressortissants chinois travaillant dans le secteur minier dans le nord-est.

Le procureur a requis la peine capitale à l'égard des colonels Mukalenga Shendeko et Kayumba Sumaili ainsi que de neuf de leurs co-accusés, dont deux en fuite. Une peine de 12 mois de prison a été requise pour un autre soldat Eric Ezwa.

"Suivant les interrogatoires, les témoignages, la confrontation, l'accusation note que les colonels Mukalenga Shendeko et Kayumba Sumaili sont les auteurs intellectuels de ce crime ayant occasionné la mort de deux sujets chinois", a déclaré le colonel Kumbu Ngoma lors de l'audience. 

Selon le procureur, ils ont organisé et planifié l'attaque contre le convoi des Chinois le 17 mars 2022, dans le territoire d'Irumu, en Ituri, dans le but de récupérer 4 lingots d'or et 6.000 dollars transportés par les victimes. "Ils ont associé huit militaires dont deux en fuite et un civil", a-t-il détaillé.

Au total, douze personnes (un civil, deux colonels, neuf soldats dont deux en fuite) sont poursuivies dans ce procès ouvert le 25 juillet devant le tribunal militaire de l'Ituri.

Le 17 mars dernier, un convoi de ressortissants chinois qui revenait d'un site minier d'exploitation d'or avait été attaqué au village Nderemi. Deux ressortissants chinois avaient été tués, leur chauffeur civil blessé.

Après enquête, les douze accusés ont été poursuivis (dont deux par contumace) pour "meurtres et association de malfaiteurs", selon l'acte d'accusation. 

En RDC, la peine de mort est régulièrement prononcée mais systématiquement commuée en prison en perpétuité. 

La prochaine audience est prévue pour mercredi, a indiqué le colonel magistrat Dienga Akelele, premier président de la cour militaire de l'Ituri. 

En RDC, des attaques et enlèvements de Chinois travaillant dans des sites miniers ne sont pas rares dans des régions où sévissent des groupes armés, particulièrement en Ituri.

AFP avec ACTUALITE.CD