Kwamouth: les conséquences socio-économiques des violences entre Teke et Yaka se font déjà sentir  

Carte du territoire de Kwamouth
Carte du territoire de Kwamouth

Les conditions de vie sont devenues précaires dans le territoire de Kwamouth, plus précisément dans la cité du même nom depuis les affrontements entre Teke et Yaka. Il s'observe une rareté couplée de la hausse des prix de produits agricoles au chef-lieu du territoire  depuis que les activités champêtres sont paralysées.

Cela fait plus d'un mois que personne n'est allé au champ à la cité comme à l'intérieur du territoire de Kwamouth. Pourtant, cette entité vit à plus de 60% de l'agriculture qui constitue l'une des activités principales. Conséquences, une mesure de la farine de maïs vendu à 1200 FC est revue à 2000 FC et celle de manioc est passée de 300 à 5000 FC. 

Le panier de la ménagère ne souffre pas que des produits agricoles devenus rares, mais aussi des produits manufacturés. Difficile de s'en approvisionner car les commerçants qui les ramènent de Kinshasa ont quitté le territoire fuyant des affrontements entre Teke et Yaka en conflit interethnique. 

Paralysie des activités économiques d'un côté et scolaires de l'autre, la vie est devenue difficile, s'exclame Elalie Mawonda, une mère de famille habitant la cité de Kwamouth. 

“Nous souffrons énormément. Nous vivons des travaux champêtres. Il n'y a plus moyen d'aller au champ. Tous les produits coûtent actuellement cher. Nous ne travaillons pas, où trouverons-nous de l'argent pour survivre ? Que l'État trouve une solution car les enfants n'étudient plus, or, c'est l'école qui assure leur avenir. Tout le monde craint cette insécurité. Nous nous demandons, allons-nous faire sortir nos enfants de Kwamouth”, a-t-elle déclaré. 

Les enseignants et les fonctionnaires de l'État ne sont pas payés depuis le mois d'août car les agents payeurs ne savent pas se rendre à Kwamouth suite à l’insécurité. 

“D'habitude quand ils viennent payer, ils commencent d'abord à Yumbi, après Tshumbiri, après ils montent directement vers Lediba, après Lediba ils viennent payer à Kwamouth. Pendant cette insécurité, ils ont peur de prendre le risque d'être attaqués et de perdre de l'argent", a dit à ACTUALITE.CD un préfet des études d’une école basée à Kwamouth. 

Il y a près de deux semaines, le gouvernement central a dépêché une assistance en vivres et  non vivres aux populations sinistrées de Kwamouth. Mais cette aide ne peut subvenir aux besoins des familles au même titre que les produits champêtres. 

Jonathan Mesa, à Bandundu