RDC : l'APLC dit peaufiner ses stratégies pour amener les Congolais à “s'approprier” la lutte contre la corruption

APLC conférence de presse
Ph. ACTUALITE.CD

Devant la presse jeudi 7 juillet dernier à Kinshasa, l'Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) a déclaré peaufiner ses stratégies en vue d'amener la population à s'approprier la lutte contre la corruption sous toutes ses formes.

À en croire Bénie-Laure Kamwiziku, coordonnatrice-adjointe en charge de la détection, de la prévention et de l'administration, l'APLC a besoin des armes efficaces notamment des lois  visant à "éradiquer  la corruption, à promouvoir l'accès à l'information et à protéger les lanceurs d'alerte", pour lutter contre la corruption. 

Elle est aussi sur le rôle de l'éducation civique de la population en cette matière :

" Nous restons focus sur nos missions qui consistent à éduquer, moraliser et sensibiliser continuellement nos populations pour qu'ils s'approprient cette lutte. Ceci permettra non seulement d'augmenter les recettes de l'État, mais également de les protéger  contre le coulage, le détournement et le gaspillage, en mettant en place des mécanismes de traçabilité, de transparence et de redevabilité ", a précisé Bénie-Laure Kamwiziku.

Pour sa part, Francis Lusakueno, coordonnateur-adjoint en charge des poursuites et du suivi des affaires fixées en justice,  parle de "ces mécanismes de traçabilité" dont l'opérationnalisation a déjà commencé  à la Banque centrale du Congo (BCC), notamment par la proposition des modules visant, dit-il, "à  mettre un accent sur la surveillance bancaire, le mobile money, la lutte contre la corruption et les deniers publics, le financement du terrorisme et enfin la transparence et la crédibilité internationnale".

" Nous avons un premier module de supervision des transactions bancaires, qui nous permet de savoir ce qui circule entre les banques. Nous avons également le module de supervision de l'argent mobile, le module de supervision de transferts de fonds ... Et enfin, le module d'identification financière unique ", a martelé Francis Lusakueno.

Pour mener à bon port l'appropriation de la lutte contre la corruption par les congolais, Thierry Mbulamoko, coordonnateur de l'APLC, appelle à une "dénonciation des actes de corruption" dont "le traitement sera fait  avec professionnalisme et en toute confidentialité".

Attachée à la présidence de la République depuis 2020, année de sa création par Félix Tshisekedi, l'APLC a affirmé, pour le premier semestre de 2022, avoir saisi 33 camions remplis des minerais et permis le recouvrement fiscal d'environ 300 millions de dollars dans le Lualaba, au sud-est du pays. Elle a également dénoncé la spoliation d'une centaine de maisons de l'Etat à Kinshasa.

Bruno NSAKA