Elections en RDC : "je m'en tiens à ce que dit la CENI … il y aura bel et bien élections en 2023 " (Peter Kazadi)

Le député provincial Peter Kazadi
Le député provincial Peter Kazadi

Pendant qu'une frange de la classe politique et de la société civile s'inquiète pour le retard que prend les opérations d'identification des électeurs dans le cadre des élections de 2023, Peter Kazadi, cadre de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), se montre confiant quant à la tenue, dans le délai, du scrutin de l'an prochain.

Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, ce cadre du parti au pouvoir dit se fier uniquement à ce que déclare la Commission Électorale  Nationale Indépendante (CENI) au sujet des futures élections, et à l'engagement du gouvernement. 

" Je parlerai du retard au moment où la CENI nous le dira. Son président a dit, il n'y a pas longtemps, qu'il va organiser les élections à la date de la constitution. Je ne peux pas me fier aux spéculations des gens qui ne sont pas spécialistes et qui n'ont pas la charge d'organiser les élections. Moi, je m'en tiens à ce que dit la CENI, qu'il y aura bel et bien les élections en 2023. Le  même discours, je l'entends du côté du gouvernement, qui se dit disposé à donner des moyens financiers et matériels pour que ces élections aient lieu ",  a-t-il déclaré à ACTUALITE.CD.

Au conseil des ministres du vendredi 4 janvier dernier, il a été décidé que l'enrôlement en vue des futures élections se fasse concomitamment avec l'identification de la population, un des programmes phares du gouvernement Sama Lukonde.

Ces opérations devraient durer 18 mois et coûter environ 250 millions de dollars au trésor public. Cela n'a aucun impact sur l'organisation des élections dans le délai, estime Péter Kazadi, qui avance tout de même que ce n'est pas mal que le gouvernement veuille dénombrer sa population. 

" Ce n'est pas le Premier ministre qui organise les élections. Depuis  2006, les élections ne se déroulent pas sur base de l'identification de la population, qui peut prendre autant de temps. Elles se font par contre sur base de l'identification des électeurs. Si donc, la CENI me dit aujourd'hui qu'il faut identifier la population avant d'organiser les élections, j'en tirerai  les conséquences ", a indiqué ce proche de Félix Tshisekedi.

Même la situation sécuritaire volatile dans l'Est de la RDC avec notamment le massacre des populations civiles dans le Nord-Kivu et dans l'Ituri, mais aussi la reprise des hostilités entre les FARDC et le M23 soutenu par les troupes militaires rwandaises ne pourra  être un alibi pour le glissement, soutient ce député provincial de l'UDPS.

" Envoyer nos populations à la mort pour nous maintenir au pouvoir ? Non. Cette guerre nous l'avons trouvée et elle date de plus de 20 ans. Il n'est pas logique de croire que Tshisekedi s'associe aux Rwandais pour massacrer nos populations et se maintenir au pouvoir. C'est inhumain de soutenir de tels propos ", a tonné Peter Kazadi.

Le jeudi 3 février 2022, la CENI avait publié sa feuille du processus électoral 2021-2027, qui ne se substitue pas au calendrier électoral, et où il était prévu l'organisation des élections présidentielles, législatives et provinciales en décembre 2023.

À cette occasion, Denis Kadima, président de cet organe chargé d'organiser les élections, relevait certaines contraintes liées à l'organisation du prochain scrutin, notamment le retard de l'appui de l'État dans l'accompagnement de la CENI, la  non-autonomie financière de cette dernière qui peut avoir une incidence sur son indépendance et l' insécurité dans certaines zones du pays.

Bruno NSAKA