L’Adhésion de la RDC à l’EAST AFRICAN COMMUNITY, va-t-elle profiter à l’économie  congolaise ?

Félix Tshisekedi lors de la signature du traité d’adhésion de la RDC à l’EAC
Félix Tshisekedi lors de la signature du traité d’adhésion de la RDC à l’EAC

L’adhésion de la RDC à L’EAST AFRICAN COMMUNITY (EAC) sous-entend le libre-échange entre la RDC et les autres pays membres de l’EAC. Cela implique une libre circulation des biens et services entre la RDC et les autres Etats membres de l’EAC en levantles obstacles (barrières tarifaires ou non tarifaires).

Cette politique entreprise par la RDC sera accompagnée par une baisse de recettes de régies financières douanières dans la partie EST de la RDC. En effet les biens et services en provenance des autres pays membres de l’EAC seront exemptés de taxes, s’en suivra une réduction des finances publiques de la RDC et par conséquent impactera négativement l’autofinancement des projets/programmes publics car le solde commercial de la RDC avec l’EAST AFRICAN COMMUNITY en 2019 était importateur avec une valeur monétaire estimé 894millions de dollars américains (lu au Jeune Afrique) et si on considère le taux d’impositions de 20% (taux souvent considéré par les économistes dans les estimations budgétaires), la RDC aurait bénéficié de droits de douanes d’environ 180 millions de dollars américains qui seraient utiles comme financements des projets/programmes publics.

Toujours se référant à l’histoire économique et aux théories économiques, le libre-échange ne profite qu’aux pays qui sont en avances de compétitivité, raison pour laquelle ce libre-échange pourra impacter négativement l’entrepreneuriat local RD Congolais car ces autrespays de l’EAC comme le Kenya, l’Uganda, la Tanzanie sont en avance de compétitivité par rapport à la RDC. Les entreprises de ces pays exporteront leurs produits en RDC à des prix compétitifs laissant aucune chance à l’entrepreneuriat local RD Congolais et ce dernier pourrase voir alors étouffer en absence de toute politique économique du néophyte du groupe. Une de ces politiques serait le protectionnisme vis-à-vis de ces Etats membres de l’EAC. Avec cette politique, les produits en provenance de ces autres pays de l’EAC auraient pu être imposés de droits de douanes pour augmenter les coûts d’exportations des autres pays membres de l’EAC pour ainsi donner souffle à la compétitivité de l’entrepreneuriat local RD Congolais.

En conclusion, au vu de ce qui précède, le gouvernement devrait appliquer le protectionnisme éducateur combiné à d’autres politiques économiques (amélioration du climat des affaires et promotion entrepreneurial, promotion et soutien de la recherche appliquée et innovation…)jusqu’à ce que l’économie RD Congolaise ait acquis une grande compétitivité internationale avant d’adhérer au libre-échange comme c’était le cas de la Chine. Cette dernière est devenue première puissance commerciale mondiale seulement quelques années (moins de 5ans) après qu’elle ait adhéré au libre-échange ayant précédemment appliqué le protectionnisme éducateur pour acquérir une grande compétitivité internationale. Aussi la France, pour booster le développement économique, a eu à appliquer le protectionnisme avec le ministre Jean Baptiste COLBERT. D’ailleurs l’économiste Fréderic LIST s’opposant à David RICARDO qui défendait le libre-échange, dans sa thèse, a montré que le protectionnisme éducateur est la voie pour arriver au libre-échange.

NGOA LEMBO LUCIEN

Chercheur en sciences économiques et de gestion

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