Les thèmes tant nationaux qu'internationaux qui ont été retenus cette année pour la journée mondiale des droits de la femme ont placés le focus sur la lutte contre le réchauffement climatique et l’apport des femmes en tant qu’actrices et victimes. Dans leurs ménages respectifs, comment les femmes devraient-elles prendre part à ce combat ? Florence Katabi, responsable de l’ONGD Actions Femme pour l’éducation des masses livre son point de vue.
« Nous sommes en train de mener une action écologique par rapport à notre environnement qui subit un traumatisme plus que dégradant. Le danger est permanent dans notre environnement et la RDC risque de perdre ses terres si les bonnes mesures ne sont pas prises. Le réchauffement climatique a pour cause principale l’utilisation abusive des matières plastiques, ainsi que le manque de gestion des déchets commerciaux, ménagers et autres », prévient-elle.
Son organisation, Actions Femme pour l’éducation des masses (AFEM) existe depuis plus de 15 ans. Elle a œuvré dans plusieurs secteurs en RDC, notamment l’éducation des jeunes filles, la lutte contre le VIH/SIDA, la promotion et l’autonomisation des femmes ainsi que l’environnement. Florence Katabi estime que certaines habitudes, qui étaient à la fois élégantes et écologiques, ont disparu dans la société congolaise.
« Pour participer à la lutte contre le changement climatique à travers leurs ménages, les femmes devraient faire attention à ne pas avoir une utilisation excessive des matières plastiques telles que les bouteilles et les sachets. Elles doivent plutôt privilégier les matières recyclables telles que les verres, les papiers », soutient-elle.
Et de renchérir, « il y a quelques années, pour se rendre au marché, nos mères utilisaient des paniers. C’était à la fois élégant et responsable face à l’environnement. Face à la crise, les sachets plastiques ont gagné du terrain. Une autre action à mener concerne l’entretien des potagers dans chaque ménage et chaque parcelle.
A l’époque, nous avions des tomates, des légumes, des patates, des arbres. Mais, il suffit d’observer autour de nous pour se rendre compte que ces habitudes ont disparu. Au niveau des écoles, il existait un cours dédié aux travaux manuels, les enfants apprenaient à planter des arbres, à entretenir le sol. Mais actuellement, ce cours se résume aux papiers hygiéniques à apporter à l’école. Je pense qu'il va falloir renouer avec ces anciennes habitudes favorables à un environnement sain ».
L’action écologique au niveau de l’Etat
Les propositions de Florence Katabi ne se limitent pas au niveau des ménages. Pour un Congo sain, elle suggère aux autorités d’adopter des mesures à la grandeur de la RDC.
Elle s’explique, « sur le plan étatique, il faut des politiques réelles de gestion de l’environnement. Le Congo est un pays immense avec beaucoup de potentiels et il faut des mesures adaptées à sa grandeur. Il faut par exemple qu’il y ait un service professionnel des éboueurs, des cantonniers bien organisés pour la gestion des déchets à travers nos villes. Il faut qu’il y ait des centres de tri et traitement des déchets tant dans la capitale que dans nos provinces ».
Par ailleurs, la coordonnatrice de l’AFEM a aussi appelé les congolais à développer une mentalité personnelle de lutte contre le réchauffement climatique pour que le Congo préserve son sol contre les impacts défavorables.
Prisca Lokale