Elles étaient une centaine à participer au concours de dissertation lancé par l'ambassade du Royaume Uni en partenariat avec les ambassades d'Allemagne, de Belgique, du Canada, de la Suède, de l'UE, et des agences des Nations Unies telles que ONU-Femmes en RDC. Ce 05 avril, les huit gagnantes ont passé une journée auprès des représentants diplomatiques.
Evangelyne N’singa, 14 ans, est en deuxième secondaire à l’Institut Aurora située à Gombe. « Ma dissertation a porté sur le code vestimentaire. De là où j’ai envoyé mon texte, j’étais stressée, j’avais un doute permanent. Je me questionnais sans cesse sur le résultat (…) J’étais très heureuse lorsque j’ai été contactée en tant que lauréate », explique la jeune femme.
L’objectif de ce concours était de permettre aux jeunes filles d’accompagner la journée d’un ambassadeur en RDC, pour en apprendre un peu plus sur cette fonction mais aussi encourager les jeunes filles congolaises à briser les préjugés et avoir des rêves pour leur avenir.
« J’ai passé une journée formidable à l’Ambassade du Canada », ajoute Evangelyne. « J’ai obtenu des explications sur le travail d’un ambassadeur et sur ce que cette fonction représente pour une femme. J’ai participé à un comité des opérations (une réunion), j’ai discuté avec des personnes qui y travaillent, chacune d’elle m’a parlé de son rôle ».
Kestia Passou Onema vient du Collège Prince de la paix à Mbudi (Ngaliema). Son sujet a porté sur la culture dans l’intégration de la femme. « Nous avons un pays avec 200 ethnies différentes et chacune d’elle définit la femme et la jeune fille à sa manière. Parfois, certaines tribus transmettent une mauvaise perception de la femme aux générations futures. Ce qui serait à la base des problèmes que connaissent les jeunes filles», dit-elle.
La jeune femme a passé sa journée aux cotés de l’ambassadeur de la délégation de l’Union européenne en RDC. « J’ai appris beaucoup de choses. Notamment, la gestion des questions liées à la sécurité, les techniques d’un travail professionnel, j’ai participé aux préparatifs de la semaine européenne à Kinshasa ».
Les critères
Emily Maltman, ambassadrice du Royaume Uni en RDC et initiatrice du projet, est revenue sur les contours de cette première édition du concours et sur les éditions à venir.
« Nous avons reçu une centaine de candidatures. Elles devaient toutes répondre à une question à travers une dissertation. Quels sont les défis auxquels les femmes et les filles font face en RDC et comment elles (en tant que candidate) se proposent de changer leur environnement pour améliorer la vie des jeunes filles et des femmes. Nous avons lancé cette édition le 08 mars en marge de la journée internationale des droits des femmes et là nous venons de clôturer. L’idée est de répéter ce concours aux mêmes dates les années à venir. La pertinence et la qualité des actions prévues sont parmi les critères », a-t-elle fait savoir.
Les élèves se sont fait accompagner par les membres de leur famille.
Laila Nianchi est la mère de Myriam Boséa, élève au Complexe scolaire Mafuta (Ngaliema). Pour elle, participer à ce concours était une belle façon de réaliser le rêve de sa fille.
« Elle a toujours voulu rencontrer des personnalités, des femmes influentes, et elle se bat tous les jours pour cela. Elle se lance constamment des challenges et participe à différentes compétitions. Nous avons vu ce concours à travers les réseaux sociaux, nous l’avons encouragé à postuler. Elle a proposé un texte sur les préjugés dans l’environnement scolaire et voilà qu’elle a été aujourd’hui en contact avec Emily Maltman, ambassadrice du Royaume Uni en RDC » a-t-elle confié.
Prisca Lokale