Kasaï : un médecin arrêté à la suite d'une intervention chirurgicale qui a provoqué la mort d'une jeune fille à Kamako

Service infographie ACTUALITE.CD
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Le médecin Victor Mikobi, responsable du centre de santé dit Kamako Etat, situé dans la cité frontalière de Kamako, à 150 Kilomètres au sud de Tshikapa (Kasaï) est en état d'arrestation depuis le lundi 7 mars dernier.

La société civile de Kamako, qui rapporte la nouvelle, condamne en même temps les méthodes brutales et humiliantes auxquelles la police a fait recours pour mettre  la main sur le médecin "dont la fuite n'était pas à craindre".

« Un père de famille a rendu grosse sa fille de 18 ans dans la localité de Botsha, à 12 kilomètres de Kamako. La grossesse arrivée à terme, la fille a eu des complications lors de  son accouchement. Elle a été conduite au centre de santé Kamako État pour une intervention urgente car après les examens, on a constaté que l'utérus était déchiré. Elle avait subi une césarienne le 27 février 2022 et six jours plus tard, elle subira une usterctomie à cause de complications manifestées. Elle a rendu l'âme le dimanche 6 mars 2022 vers 19h 00 », explique l'abbé Trudon Keshilemba, curé de la paroisse Saint Gabriel de Kamako et président de la société civile locale.

Et d’ajouter :

« Un groupe de la tribu d'appartenance de la fille conduit par son président  a investi le lieu menaçant de brûler le centre hospitalier. Les mêmes menaces ont été proférées au commissariat de la police de  Kamako ».

Selon la même source, le médecin arrêté avait versé sous contraintes à la communauté d'appartenance de la fille décédée, la somme de 330$ en guise des frais funéraires mais le président de cette communauté lui exigeait 500$.

Joint au téléphone depuis Tshikapa par ACTUALITE CD, le président du conseil provincial des médecins du Kasaï dît être au courant de l'arrestation du médecin Mikobi mais attend son transfert à Tshikapa pour s'enquérir de la situation.

« Je suis au courant de l'arrestation du médecin. J'ai appris qu'il devrait être transféré à Tshikapa. Nous attendons son transfert pour suivre son dossier de plus près », précise le Dr. Doris Kwete, président du  conseil provincial des médecins du Kasaï.

Des informations obtenues de sources policières ont indiqué que le Dr Mikobi, sous bonne escorte, a quitté Kamako depuis hier pour Tshikapa.

Entretemps, la société civile de Kamako condamne le comportement du président de la communauté tribale d'appartenance de la fille décédée et demande à l'État de s'assumer face à un homme qui a l'air d'être plus puissant que les pouvoirs publics.

« La société civile condamne le comportement du président de la communauté Tetela  de Kamako monsieur Sogo, qui se croit au-dessus de la loi et qui fait le trafic d'influence citant certains membres de sa communauté qui sont responsables des services de l'État au niveau de la province. Les occasions pareilles ne sont pas un fonds de commerce pour monsieur Sogo, qui exige des amendes et dédommagements. La société civile exige la restauration de l'autorité de l'État à Kamako pour traquer les hors la loi ».

Monsieur Sogo, président de la communauté Tetela de Kamako est resté injoignable pour une réaction aux accusations de la société civile".

Sosthène Kambidi