Augustin Matata Ponyo a écrit au Procureur Général près la Cour de Cassation pour dénoncer « la violation de ses droits de liberté et de mouvement ». Dans sa lettre, il explique qu’il a été empêché de voyager le samedi 19 février dernier pour Lubumbashi, où il devait participer à l'enterrement, en sa qualité de responsable de la famille, de sa propre jeune sœur, décédée le 16 février 2022.
« Il se fait malheureusement qu'il ne m'a jusqu'à ce jour été notifié des raisons fondamentales de cet empêchement. Je profite de cette occasion pour rappeler également à votre attention qu'il y a cinq lettres qui vous ont été adressées par mes avocats et qui sont restées sans réponse », écrit-il.
Parmi ces correspondances, il y en a une de janvier 2022, qui abordait la question de l'incompétence de la Cour de Cassation à juger un Premier ministre honoraire. Les avocats de Matata rappelait également que le Procureur Général près la Cour constitutionnelle, par son réquisitoire adressé au Bureau du Sénat en date du 15 mai 2021, renseignait les raisons qui avaient motivé le procureur à lui transmettre les dossiers. Selon lui, l’office du procureur s'était déclaré incompétent de juger un ancien Premier ministre.
Dans une autre correspondance, écrite le 14 février 2022, le conseil de Matata avait solliciter l'autorisation de sortie du sénateur pour des raisons de soins médicaux à l'extérieur du pays en rappelant aussi que ce dernier a été été « victime d'un empoisonnement durant la période », dit-il, de sa comparution au Parquet près la Cour Constitutionnelle au mois de juillet 2021.
Pendant ce temps, Matata fait remarquer au procureur, que GROBLER Christo de nationalité sud-africaine, co-accusé dans le dossier Bukanga lonzo, est retourné dans son pays à la suite de l’autorisation envoyée à la Direction générale de Migration (DGM) en date du 3 février 2022.
« Aussi, en l'absence d'une quelconque condamnation par une juridiction de notre pays, me référant aux principes de justice et d'équité, je me permets de me tourner vers votre autorité pour m'interroger et espérer finalement connaître les raisons fondamentales qui continuent à m'empêcher de jouir tant des droits à la santé et aux soins médicaux ainsi qu'à ceux de me mouvoir librement tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du territoire national », écrit Matata.
Il a rappelé au procureur que dans son arrêt rendu le 15 novembre 2021 et ce, conformément à la loi organique de cette juridiction, la Cour Constitutionnelle avait indiqué que selon la Constitution « aucune juridiction d'ordre judiciaire, y compris la Cour de cassation, ne peut juger un ancien Président de la République et un ancien Premier ministre ». Pourquoi la Cour de cassation refuser d'obéir aux lois de la République et à la Constitution, a t-il demandé.