RDC-Forêt: la Coalition nationale contre l'exploitation illégale des bois recommande les états généraux des forêts avec la participation active de la société civile environnementale

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Le secrétaire exécutif de la CNCEIB et les membres de la plateforme de la société civile environnementale

La Coalition nationale contre l'exploitation illégale des bois (CNCEIB) s'indigne du fait que la société civile environnementale ne soit pas consultée en amont dans la prise des 10 mesures pour l'assainissement du secteur forestier par la Vice-Première ministre en charge de l'Environnement et Développement durable, Ève Bazaïba. 

Elle estime que certaines mesures doivent être recadrées et d'autres vont souffrir d'application au regard des préalables qu'elles imposent à remplir d'où il est nécessaire de mettre en place une commission mixte pour examiner lesdites mesures.

"La société civile qui s'indigne du fait qu'elle n'a pas été consultée en amont, et ne l'est toujours pas en terme de la participation de la mise en œuvre, et après analyse approfondie de chacune ces mesures, note que certaines doivent être recadrées au regard de textes existants. Par contre, d'autres auront du mal à s'appliquer au regard des préalables qu'elles imposent de remplir et qui nécessite la mise ne place des commissions constituées des parties prenantes (État congolais, Secteur privé, communautés locales et peuples autochtones et société civile) afin d'arriver à un assainissement du secteur qui tient la route. À voir le flou de la mise en exécution de ces mesures, la société civile fait observer que la VPMEED patauge ", déclaré M. Philippe Nzita, Secrétaire Exécutif de CNCEIB,  dans la note de position l'UE au cours d'un atelier organisé  ce jeudi 24 février à Kinshasa.

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Pour cela, la Coalition nationale contre l'exploitation illégale des bois recommande l'analyse pour recadrage de la mise en œuvre de 10 mesures prise par la VPM-EDD. Cette organisation de la société civile recommande également la tenue des états généraux des forêts en tenant compte de la participation de la société civile de la préparation des travaux jusqu'à la mise en œuvre . Elle  appelle à l'accélération des réformes précédées par une série d'études analytiques faibles et la consultation des CLPA.

Contexte

Au cours de la onzième réunion du Conseil des ministres qui a eu lieu le vendredi 09 juillet dernier, les membres du Gouvernement de la République avait entre autres examiné et adopté le dossier relatif aux 10 mesures urgentes relatives à la gestion durable des ressources naturelles– forêt, proposées par la VPM Eve Bazaïba au regard des enjeux et défis écologiques planétaire de l’heure.

Et elle avait indiqué que ces mesures sont motivées par le souci d’assainir la gestion du secteur de l’environnement, d’instaurer la bonne gouvernance et de mettre en œuvre la stratégie d’élargissement de l’assiette fiscale. Mais aussi, d’améliorer la gouvernance environnementale en RD Congo et de mettre le pays au même diapason que ses pairs, au regard du contexte global dominé par le changement climatique et les enjeux politiques, économiques et financiers qui en découlent.

Voilà pourquoi, ces mesures préconisées sont regroupées en deux principaux axes : changement climatique et crédit carbone ; et, gestion de forêts. Ils portent sur : l’institution de la taxe carbone ; la création de l’autorité de régulation du marché de carbone ; le lancement des études en vue de l’élaboration de la politique nationale sur le changement climatique et l’adoption d’un cadre légal y relatif ; la tenue des états généraux de la forêt de la RDC et la poursuite de l’opérationnalisation du Conseil consultatif national des forêts ; l’élaboration d’une politique forestière nationale pour la RDC.

Mais également, la Re-visitation des concessions forestières octroyées à ce jour ; l’institution d’une commission chargée d’examiner la situation des bois rouges abandonnés et/ou stockés dans l’ex-province du Katanga ; la levée du moratoire en cours en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière ; la prise d’un arrêté interministériel portant suspension de l’exportation de toutes essences de bois d’œuvre en République démocratique du Congo ; et la conciliation des données statistiques entre les services qui interviennent dans le secteur de l’environnement (DGDA, OGEFREM, OCC, DGRAD, DGI, etc.).

Pas toutes, mais seulement la huitième mesures avait soulevé l’inquiétude des organisations internationales œuvrant pour la protection et la défense de l’environnement. Il s’agit de Greenpeace Africa, la Rainforest Foundation UK et la Rainforest Foundation Norway.

Dans un communiqué conjoint publié ce mardi 13 juillet 2021, elles se sont insurgées contre cette mesure de Mme le VPM « visant à lever l’interdiction des nouvelles concessions d’exploitation forestière dans la deuxième plus grande forêt tropicale du monde ». 

« Le moratoire national, en vigueur depuis 2002 face au chaos généralisé dans l’industrie forestière, a été constamment violé. Sa levée permettrait cependant davantage une braderie massive du territoire national, mettrait en péril les communautés locales et exacerberait les crises climatiques et de biodiversité », ont-elles noté.