Kinshasa : « la levée du couvre-feu va beaucoup aider … surtout des mamans, des bars et bistrots qui exercent leurs activités jusqu’au-delà de 23 heures » (réactions)

Le gouvernement de la République a, à travers son porte-parole, Patrick Muyaya, annoncé, ce lundi 14 février, la levée immédiate de la mesure du couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national sauf dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, qui sont en plein état de siège. Cette décision a été prise à la suite de la réunion de la Task Force Présidentielle de lutte contre la Covid-19, présidée par le chef de l’Etat lui-même.

La fin du couvre-feu intervient plus d’une année après qu’il a été décrété afin de lutter contre la Covid-19 en RDC. D’où la satisfaction des Congolais qui se sont confiés ce mardi 15 février à ACTUALITE.CD. Tous ont été rencontrés dans le centre-ville de la capitale, Kinshasa.

« Nous sommes très heureux d’apprendre que la mesure du couvre-feu a été suspendue. Mais nous voulons savoir pourquoi une telle décision en ce moment ? Est-ce-que c’est parce que tout est revenu à la normale ou quoi ? On sait que quand on avait pris cette mesure, la raison était pour lutter contre le Coronavirus. Alors, qu’on nous dise si la maladie a pris fin ou si sa teneur a baissé. Nous avons besoin de ces détails là pour que le peuple comprenne la raison de cette levée au moment où on s’y attendait le moins. La levée de ce couvre-feu va beaucoup nous aider surtout des mamans qui exercent leurs petits commerces jusqu’au-delà de 23 heures. Ça va également aider les bars, les bistrots. Tous ces gens étaient enfermés et leur capital était en baisse. Donc je pense que c’est ça le côté positif même si je suis conscient qu’avec cette levée de couvre-feu, les bruits vont encore refaire surface (…). Que les autorités veillent bien sur ce point afin que tout le monde se retrouve, chacun dans son coin, avec cette levée du couvre-feu », a déclaré Yves Longo.

Régine Kabunda est étudiante à l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Elle aborde dans le même sens.

« Cette mesure (décision, ndlr) est une bonne chose parce que nous vivons comme si nous étions coffrés. Nous étions toujours pressés de rentrer à la maison au plus tard à 20 heures. Je trouve que c’est une bonne chose comme on a levé cette mesure. Dans ma vie quotidienne, cela m'apportera une sorte de liberté. Je peux me promener et rentrer même vers 22h vu qu'il y a des embouteillages dans notre pays. Donc je peux me promener tranquillement », a-t-elle dit. 

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Pour Glody Yala, étudiante à l'Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA), la levée de ce couvre-feu ne signifie pas grand-chose.

« En soi, ce n'était pas une mauvaise idée mais les mesures n'étaient pas bien respectées ou appliquées (autres mesures barrières, ndlr). Les gens ne respectaient rien dans la journée. Il y avait encombrement, les gens ne respectaient pas le port obligatoire du cache-nez. A l’ISTA où je suis, ce n’est pas déjà tout le monde qui le porte. Et quand les brigadiers nous obligent à le mettre, on ne veut pas. Donc  nous ne nous basons pas d'abord sur la santé. On se préoccupe tout d’abord de la chaleur en disant qu’on aura mal. Pour moi, en tout cas, ça ne va rien changer parce que je suis tout le temps à la maison. La levée ou pas, ça ne me dérange pas, au contraire, je voulais bien le couvre-feu parce que ça permettait à d'autres enfants de rester à la maison et vu que la mesure est levée, il y a des gens qui vont sortir comme ils veulent et rentrer aussi quand ils veulent », a-t-elle confié.

Monsieur Lacquy est content mais dit attendre plus que ça des autorités du pays.

« Je suis heureux comme cette mesure a été levée. Ce que nous attendons maintenant, c’est que les autorités fassent un effort pour améliorer le social de la population. Le couvre-feu est bien mais durant cette période, les policiers se sont fait beaucoup d’argent à travers les amendes qu’ils infligeaient aux gens (…). Je suis heureux parce que je peux maintenant rentrer même à 2 heures du matin. Pour moi, que cette mesure ne revient plus », a-t-il dit.

« Pour moi, c’est une bonne chose pour nous les Congolais parce qu’ici au Congo, nous n’avons pas encore des boulots qui rémunèrent très bien. Nous vivons au taux du jour.  Malgré que cette mesure a été prise pour nous protéger de la Covid-19 mais cela a beaucoup impacté sur nos vies. Je pense que la levée de cette mesure nous fera beaucoup de bien. Ça va nous permettre de chercher de l'argent parce qu’il n’y a pas de travail », a expliqué ce monsieur, soixantaine révolue.

Il sied de signaler que pour lutter contre le Coronavirus déclaré depuis le 10 mars 2020 en RDC, le gouvernement avait pris beaucoup de mesures. Parmi celles-ci, il y a le couvre-feu, qui a été déclaré au mois de décembre 2020. Dans un premier temps, c’était de 21 heures à 5 heures du matin puis il a été repoussé au mois d’août 2021, de 23 heures à 4 heures du matin.

Toutefois, le porte-parole du gouvernement a précisé que d’autres mesures, en dehors de la levée du couvre-feu et la suppression du test Covid-19 obligatoire pour les voyageurs complètement vaccinés, doivent continuer à être observées notamment le respect des différents gestes barrières car soutient-il que la maladie n’est pas encore terminée.   

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Lors d'un point de presse à Kinshasa, le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Jean-Jacques Mbungani avait justifié l'assouplissement des mesures par le fait qu'actuellement la pandémie est maîtrisée au pays au regard des différentes données scientifiques et cliniques.

Joelle Manya