Du discours du président de la République sur l'état de la Nation au plaidoyer concernant les érosions qui menacent des bâtiment officiels à Gungu, en passant par la reconnaissance de la Rumba congolaise par l'UNESCO, mais aussi plus de 1000 cas de Covid-19 enregistrés en un seul jour, la semaine qui s’achève a été riche au niveau de l'actualité.Florence Boloko fait un retour sur ces événements marquants.
Bonjour Madame Florence Boloko et merci de nous accorder de votre temps. Pouvez-vous nous parler brièvement de vos activités ?
Florence Boloko : Je suis activiste des droits des femmes depuis plus de 20 ans. Je suis également experte et consultante en genre.
Dans son discours sur l’état de la Nation, Félix Tshisekedi s’est félicité du retour de la RDC sur la scène internationale, il a appelé les Congolais à l’unité et la concorde pour vaincre l’ennemi dans l’Est du pays, mais aussi à l’implication de tous pour des élections libres et transparentes. Que pensez-vous de ces affirmations du Chef de l’Etat ?
Florence Boloko : oui, nous avons également suivi ce discours du Chef de l'État. Nous reconnaissons les efforts qu'il consent en termes de diplomatie, de sécurité mais aussi, des assurances qu'il donne pour les prochaines échéances électorales. Que tous ces efforts aboutissent au bien-être de la population congolaise.
Après la Commission Ecofin de l’Assemblée Nationale, celle du Sénat a également recommandé la suspension et suppression de la Taxe RAM qui cache une certaine opacité dans la gestion. Que pensez-vous de cette position des deux commission ECOFIN ? Quelle réaction attendez-vous du gouvernement ?
Florence Boloko : les résultats de ces travaux sont pertinents. La population congolaise plaide également pour la suppression de cette taxe. Si donc les bénéfices de la RAM ne sont pas clairement définis, que le gouvernement prenne ses responsabilités. Cela aura un impact positif sur le vécu des congolais.
En prévision des élections de 2023, une entreprise allemande propose à la CENI des machines à enrôler et à voter. Après l’expérience de 2018, que pensez-vous de cette proposition ?
Florence Boloko : c'est une bonne proposition. Il faudra la confier aux personnes ayant accumulé une certaine expérience dans le domaine des élections et l'usage des machines. Il faut également s'inspirer des expériences électorales des pays qui ont fait recours aux machines, copier les bonnes pratiques.
L'Assemblée nationale a autorisé jeudi, pour la 14e fois consécutive l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord Kivu. Ce projet de loi sera transmis au Sénat pour une seconde lecture avant son éventuelle promulgation par le Président de la République. Quelles sont vos recommandations en ce moment où les opérations sont menées conjointement avec l’armée Ougandaise ?
Florence Boloko : il est vrai que la situation au Kivu reste préoccupante mais cela ne date pas d'hier. Il faut conjuguer les efforts et donner la chance à nos Forces armées. Jugeons- les par la qualité du travail. Nos militaires récoltent des victoires et c'est à force de travail qu'ils pourront arriver à rétablir la paix dans cette partie du pays. Il faut les voir à l'œuvre, se refuser d'être trop critique.
A Gungu dans le Bandundu, plusieurs routes, ponts et maisons sont menacés par des érosions, alertent les sources locales. Quelles sont vos attentes auprès du gouvernement?
Florence Boloko : en commun accord avec le Gouvernement Provincial, il faudra mettre en place des dispositions pour maitriser ces catastrophes naturelles, impliquer les entreprises qualifiées dans le domaine d'érosion. Il faut également des études de faisabilité préalables avec un budget assorti et conséquent.
En culture, la Rumba congolaise fait officiellement partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité reconnu par l’UNESCO. Quelle est votre réaction à la suite de cette annonce et que représente pour vous cette reconnaissance ?
Florence Boloko : nous ne pouvons que nous en réjouir. C’est une fierté partagée entre les deux Congo Frères, comme avec le plat "Tieboudiene" pour le Sénégal. Bravo à la perspicacité de la Ministre Cathy Kathungu et tous ceux qui ont certainement apporté des arguments de taille pour convaincre l'UNESCO. Et là, je pense au Professeur Yoka Lye Mudaba et d'autres évidemment.
L’artiste congolais Alesh a remporté le Prix Découvertes RFI 2021. C’est le deuxième artiste congolais après Céline Banza en 2019. C'est un artiste engagé. Que pensez-vous de cette autre reconnaissance pour la RDC ?
Florence Boloko : la détermination de cet artiste a payé, puisque à suivre son interview, il n'en était pas à sa première expérience. L'endurance, la patience et la détermination paient.
La RDC a officiellement déclaré la fin de la 13ème épidémie d’Ebola. Au total, 11 cas dont 8 confirmés et 3 probables ont été recensés pour 489 cas contacts suivis. Que pensez-vous de ce succès ? Quelle recommandation pour pérenniser cette réussite ?
Florence Boloko : il faut encourager ceux qui travaillent dans la riposte contre Ebola en allouant les moyens nécessaires à la prise en charge des malades ainsi que leur rémunération. Cela va leur permettre de bien faire leur travail, en plus il faut continuer avec la lutte afin d'éviter de revivre la récidive. On en est à plusieurs rebondissements depuis la première apparition de la maladie à virus Ebola dans notre Pays. Puisque les spécialistes de la question sont connues, il faut les doter des moyens conséquents aura pour obtenir des mécanismes de suivi efficaces.
Concernant la Covid-19, le docteur Muyembe estime que la RDC se trouve actuellement dans une situation explosive avec plus de 1.000 cas par jour. Que faire, selon-vous, pour une riposte efficace ?
Florence Boloko : tout le monde doit s'impliquer dans le respect des mesures barrières. La Covid-19 est une affaire qui nous concerne tous, grands et petits, hommes et femmes. Il faut maintenir et veiller qu'il n'y ait pas de relâchement, renforcer les mécanismes de surveillance au niveau des postes frontaliers de la RDC, terrestres, fluviaux et principalement aériens. Au niveau interne tout le monde doit se sentir concerné, c'est une cause commune, l'affaire nous concerne toutes et tous sans exception.
Propos recueillis par Prisca Lokale