Women in Global Health (WGH) et Actions pour la Réinsertion sociale de la Femme (ARSF), une organisation membre de FEMNET basée en République Démocratique du Congo, recueillent depuis quelques jours des signatures auprès des ONGs en faveur d’une lettre ouverte à envoyer l'Organisation Mondiale de la Santé. Ce plaidoyer concerne les efforts pour mettre fin à l'exploitation et aux abus sexuels, en particulier à l'égard des femmes et des filles, par le personnel de l'OMS et dans le secteur de la santé dans son ensemble.
La lettre sera envoyée le 10 décembre, à l'occasion de la campagne des 16 jours d'activisme contre la violence sexiste (du 25 novembre au 10 décembre) et de la Journée des droits de l'homme.
En septembre, l'OMS a publié les conclusions d'un rapport de la Commission indépendante qui a rassemblé les faits sur les allégations d'exploitation et d'abus sexuels en RDC par le personnel de l'OMS et de six autres agences de l'ONU et organisations d'aide au cours de la dixième réponse à Ebola 2018-2020. Le rapport a revélé 83 auteurs présumés, dont 21 étaient des employés de l'OMS. Les allégations comprenaient 9 viols et d'innombrables demandes de rapports sexuels contre des emplois.
Des femmes et des filles âgées d'à peine 13 ans sont tombées enceintes, ont fait des fausses couches et des avortements à la suite de viols et d'exploitation sexuelle, et 22 enfants seraient nés. Le personnel masculin de ces agences a profité de ses privilèges dans une situation d'urgence humanitaire pour s'attaquer à des femmes et des jeunes filles extrêmement vulnérables, causant un préjudice incalculable. Ce cas fait partie d'une longue série de cas d'exploitation et d'abus sexuels dans des contextes humanitaires. De nombreux autres incidents n'ont pas été signalés.
« L'OMS doit donner suite de toute urgence en fournissant des ressources et des réparations aux survivants en RDC, ainsi qu'en prenant des sanctions à l'encontre des auteurs et de tout cadre de l'OMS impliqué. Des ressources pour la sensibilisation au niveau local et communautaire, la création d'une prise de conscience et le renforcement des capacités autour de l'identification et du signalement des cas d'abus doivent également être disponibles », peut-on lire dans cette lettre adressée à Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé et Dr Patrick Amoth Président du Conseil exécutif de la même institution.
L'OMS a élaboré un Plan de Gestion des Réponses suivi d'un plan de mise en œuvre détaillé. Women in Global Health (WGH) et Actions pour la Réinsertion sociale de la Femme (ARSF) pensent que ces activités initiales sont louables mais qu'elles ne sont que le début du travail que l'OMS et la communauté mondiale de la santé doivent accomplir de toute urgence.
L’objectif à travers cette lettre conjointe de plusieurs ONG est de s'assurer que le mal fait aux femmes et aux filles est pris en compte et donne lieu à une action urgente et complète qui répond aux besoins des survivants et empêche que des dommages similaires ne se reproduisent à l'avenir.
Les ONGs avaient jusqu’au 08 décembre pour envoyer leurs formulaires.
Prisca Lokale