Une matinée d'échanges a été organisée ce 06 décembre par la dynamique des femmes candidates de la RDC (DYNAFEC), en marge de la campagne des 16 jours d'activisme contre les violences sexuelles et basées sur le genre. Une vingtaine de jeune femme ont échangé avec leurs aînées sur la participation dans les affaires politiques du pays.
"Nous avons milité, nous avons mené des plaidoyers pour que les femmes soient nommées à des postes de prise de décisions. Actuellement, notre combat est couronné par le fait qu'un de nos membres, une femme dynamique a été nommée ministre en charge du genre, famille et enfant" explique Nadine Mangafu, membre de la Dynafec.
Elle poursuit, "mais nous nous rendons compte que la jeunesse féminine n'est pas suffisamment représentée, elle n'est pas très présente sur la scène politique. Nous voulons mobiliser cette frange de la population à prendre conscience de son rôle dans ce milieu"
Plus question des femmes porte-étendards des hommes politiques. La jeunesse de la Dynafec voudrait faire prendre conscience à la jeune fille que son rôle au sein des partis politiques ne se réduit pas au port des pagnes le 08 mars. Ruth Ntanga, coordonnatrice de cette jeunesse l'a précisé dans son intervention au cours de l'activité.
" Il existe des nombreux clichés envers les femmes qui exercent en politique. Il faut également reconnaître que la femme elle-même se sous-estime par moment. Elle intègre les plateformes politiques et ne sait pas exactement quelle attitude adopter lorsque ses compétences sont ignorées, lorsqu'elle est réduite à porter des pagnes le 08 mars, à applaudir des hommes politiques. Une femme qui ne connaît pas ses droits ne revendique rien et subit les violences. Au delà de re dynamiser notre jeunesse, nous voulons offrir des formations aux jeunes femmes sur la prise de parole en public, sur les enjeux et le discours politique, faire comprendre à la jeune fille ses rôles et ses droits" a-t-elle fait savoir.
Parmi les problématiques soulevées par les participantes, il y a notamment la sensibilisation des jeunes femmes dans les milieux reculés de la ville et du pays, mais aussi dans les écoles publiques et privées, dans le milieu universitaire ainsi que dans les lieux publics. Avec des structures partenaires, notamment le Sourire dans nos villages (SDV), DYNAFEC ambitionne de mener des activités dans les milieux périphériques de la RDC.
"Nous pensons que la politique ne se limite pas aux villes, les jeunes femmes de nos milieux reculés devraient aussi être au courant de leurs droits et devoirs. Nous nous sommes associés à la Dynafec pour combattre les violences à l'égard des femmes et pour pouvoir atteindre ces milieux prétendument inaccessibles," a rapelé Éloge Luyela, coordonnatrice du SDV.
Au nombre des participantes, Gustavine Mboyo, jeune activiste des droits des Femmes (Réseau Jeunesse Africaine pour la promotion de l'élite féminine), a également évoqué la possibilité d'ouvrir une bibliothèque dédiée aux articles juridiques liés aux droits des femmes.
La Dynamique des femmes candidates de la RDC a été créée en 2018 avec l'appui de l'ONU Femmes, à l'issue des échéances électorales. Regroupant au départ les femmes qui ont postulé aux élections organisées en RDC depuis 2006 de toutes tendances politiques, elle s'est élargie par la suite à toutes les femmes intéressées par des questions politiques, y compris des femmes issues de la société civile.
Prisca Lokale