Le processus de désignation des animateurs de la CENI reste au point mort. Particulièrement en ce qui concerne le poste de président. Des propositions sont élaborées pour qu’une femme y soit portée. Une pétition a été lancée en ligne pour tenter de récolter 100.000 signatures. Evelyne Mbata, membre du CAFCO évoque les dispositions de loi et propose d’obtenir une modification avant de mener un tel plaidoyer.
« Est-ce prévu par la loi de lancer une pétition pour exiger qu’une femme occupe ce poste ? », s’interroge-t-elle.
Et de poursuivre, « je suis légaliste. La loi mérite d’être relue. J’aurais adhéré à cette proposition (des femmes ndlr) si elle était prévue dans la loi. Si ce n’est pas le cas, je pense qu’il faudrait d’abord que les femmes s’inscrivent dans la logique de changer la loi pour qu’ensuite le plaidoyer soit mené ».
Selon l’article 10 (point 3) de la nouvelle loi Organique portant organisation et fonctionnement de la CENI tel que modifié en juillet 2021, les confessions religieuses désignent deux membres sur les 15 que comprend l’Institution. Il s’agit notamment des postes réservés au président et l’un des membres de la plénière. L’article 24 de la même loi précise que le Président est désigné par la Société civile, « confessions religieuses ».
Des féministes s’interrogent sur l’absence des candidats femmes parmi les noms proposés par les Chefs d’Eglises. Pour Evelyne Mbata, il faudrait également retourner la question aux confessions.
« Les confessions religieuses ont la prérogative de désigner le candidat président, il faudrait également qu’elles soient interrogées. Est-ce qu’il n’y avait pas de candidature féminine ? Pourquoi il n’y avait que des hommes ? » propose-t-elle.
Par ailleurs, face au blocage observé dans la désignation des animateurs de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Evelyne Mbata réitère la position de la mission de bons offices et de prévention des conflits électoraux à l'initiative du Cadre de Concertation National de la Société Civile, dont elle fait également partie.
Il s’agit notamment du fait que la mission exhorte toutes les actrices et tous les acteurs de la scène sociopolitique congolaise à continuer d'œuvrer, chacun selon son pouvoir et sa spécificité, pour le parachèvement harmonieux et en temps utile du processus de mise en place des animateurs de la CENI, invite toutes les parties prenantes à s'investir pour la préservation de la concorde et du dialogue au sein de leurs composantes respectives et à s'abstenir des actes susceptibles de mettre en danger la paix déjà fragile dans le pays.
La Mission encourage aussi les Présidents des deux (2) chambres du Parlement, Assemblée Nationale et Sénat, à s’investir davantage dans les efforts pouvant amener au dénouement de ce qui se caractérise aujourd’hui comme une crise dans la mise en place du Bureau de la CENI.
Prisca Lokale