A l'heure actuelle, le consensus autour de la désignation des animateurs de la CENI n’est toujours pas trouvé. Concernant le poste de Président, les confessions religieuses ne sont pas parvenues à s’accorder. Entre temps, des hypothèses s’élèvent sur la probable désignation d’une femme. Carine Kanku revient sur ce sujet et partage son point de vue.
« Depuis le début des cycles électoraux, les hommes ont toujours été nommés à ce poste. Ils ont fait leur travail et les résultats nous ont amené à ce stade. Je pense donc que ce serait une belle expérience de voir une femme exercer cette fonction », confie la coordonnatrice nationale de la Dynamique des Femmes candidates (Dynafec).
Le nouvel appel à candidature a été lancé en mars. Parmi les candidats, il y avait notamment Cyrille Ebotoko proposé par l’Eglise catholique, Roger Bimwala soutenu par l’Armée du Salut, Denis Kadima pour le compte des kimbanguistes, Madjaliwa Shabani pour les musulmans ainsi que Bernard Lututala et Daniel Kawata proposés par l’ECC. Tous, des hommes.
Carine Kanku ne croit pas en l’absence des candidatures féminines. Pour elle, il y a certainement des femmes qui ont déposé leurs dossiers et les confessions peuvent puiser de leur réserve de candidats.
« Ce n’est pas que nous voulions qu’une femme soit simplement portée à ce niveau de responsabilité. Il est également question des compétences, l’obligation des résultats. Mais nous pensons aussi que les femmes qui présentent ce profil existent. Il y a toujours une procédure pour la réception des candidatures. Cette fois-ci, les confessions religieuses avaient ouvert la possibilité à tout le monde. Est-ce que les femmes n’avaient pas postulé ? Si ce n'est pas le cas, peut-on rouvrir les candidatures ?», s’interroge-t-elle.
Et de poursuivre:
« En tant que psychotechnicienne, je reconnais que lors de la validation des candidatures soumises, une longue liste doit être établie. L’on écarte alors ceux qui répondent moins au profil demandé, ensuite intervient la sélection. A ce niveau, ceux qui répondent vraiment aux critères et normes du poste sont retenus. Je sais qu’elles (les confessions religieuses ndlr) ont eu une liste de présélection, elles peuvent recourir à la longue liste. C’est une réserve. Je suis convaincue qu’il y avait des femmes qui peuvent répondre au profil et occuper ce poste. ».
Par ailleurs, Carine Kanku estime que les hommes d’églises congolais et toutes les autres parties prenantes aux réformes électorales peuvent parvenir à un accord à travers un dialogue sincère « sans se mettre les bâtons dans les roues » et faire prévaloir l’intérêt général.
« Il y a plusieurs autres questions qui nécessitent des réponses urgentes au sein de la population congolaise. Les confessions doivent mesurer l’urgence, jouer de la sagesse et faire avancer le pays » a-t-elle conclu.
Pour rappel, le premier processus de désignation du remplaçant de Corneille Nangaa a eu lieu en Juin 2020. 6 contre 2 confessions religieuses (les mêmes) soutenaient la candidature de Ronsard Malonda, autrefois secrétaire exécutif de la CENI. A travers une correspondante à Jeanine Mabunda, Félix Tshisekedi avait refusé de valider cette candidature malgré l’entérinement par l’Assemblée Nationale.
Prisca Lokale