Vendredi dernier, l'ancien ministre de la santé Eteni Longondo a été acheminé à la prison centrale de Makala dans le cadre d’une enquête de l’Inspection générale des finances en lien avec la riposte contre la Covid-19. Depuis l'annonce de son arrestation, les réactions s'enchaînent.Pour l'activiste sociale Carine Kanku, dans un pays en plein processus de démocratisation, cette action de la justice devrait se faire en toute indépendance.
« Je pense que le docteur Eteni Longondo jouit encore de la présomption d’innocence. Si la justice l'a interpellé et ordonné son arrestation, c’est dans le cadre d’une enquête. Il faut que les faits soient établis», souligne Carine Kanku.
L’ancien ministre, membre de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) parti présidentiel, est la première personnalité de ce parti à être arrêté pour détournement des deniers publics. Pour la coordonnatrice de la Dynamique des femmes candidates de la RDC, cette arrestation devraient constituer une interpellation pour les autres membres de l'UDPS qui occupent des postes clés.
« Si la RDC a connu dans les années antérieures, des hommes forts plutôt que des fortes institutions, cela doit prendre fin. Qu’une personne soit issue de la même famille politique que le Chef de l’Etat ou non, la justice est appelée à s’exécuter en toute indépendance. La RDC a encore des efforts à fournir dans le secteur de la justice. Dans un pays en plein processus de démocratisation comme la RDC, cela est un signe de changement. Les textes juridiques qui sont impersonnels doivent être mis en œuvre en toute impartialité.»
Et d’ajouter, « que ceux qui sont de la même famille politique que le Chef de l’Etat sachent que devant la justice, il n’y a pas de couleur politique. La justice doit faire son travail de manière impartiale. Les besoins socio-économiques de la majorité de la population congolaise sont connus. Dès l’instant où cette action peut contribuer au bien-être de la population, la vérité doit être établie ».
Prisca Lokale