Pollution des eaux en RDC : « plus de 50 cas de lésions génitales observées », rapporte Julie Ochano 

Photo/ Droits tiers
Photo/ Droits tiers

Depuis plusieurs semaines, les eaux des rivières congolaises notamment Fimi, Kwilu, Kasaï et Tshikapa sont polluées suite aux activités minières en Angola. Au-delà des prévisions du gouvernement, July Ochano Makambo activiste sociale et membre du Réseau des femmes pour le développement du Kasaï (RFDK) a relevé les impacts enregistrés au sein des ménages.    

« Les femmes sont butées à de nombreux problèmes à cause de la pollution des eaux », souligne-t-elle.  Parmi ces problèmes, Julie Ochano cite notamment le fait que les activités des femmes qui vivent essentiellement des caillasses récoltées sous l'eau sont impactées. « Elles ne peuvent plus y aller ». 

Et de poursuivre, « il y a des femmes qui se rendent tous les matins auprès des pécheurs pour acheter du poisson et ensuite le revendre à la population. Ce marché n’existe plus parce que l’ossature marine a été détruite à plus de 100%. Il y a quelques mois, des femmes maraichères ont reçu une aide financière pour appuyer leurs activités. Mais l’eau du Kasaï qui doit être déversée au niveau de ces espaces champêtres est contaminée. Cela pousse à croire également que les légumes mises en vente actuellement au niveau des marchés sont contaminés ». 

Des cas de diarrhées et de lésions génitales

Du point de vue sanitaire, Julie Ochano fait savoir que son réseau a enregistré plus de 400 cas de diarrhées auprès de la population mais aussi des lésions génitales parmi les femmes.

« Nous avons documenté auprès des espaces surs et des observations participantes environs 60 cas de femmes qui souffrent des lésions au niveau de leurs organes génitaux. C’est notamment parce que plusieurs femmes font leurs bains intimes au niveau de ces rivières, les assiettes se nettoient au niveau de la rivière, les habits aussi et les puits qui sont disséminées sur le long des rivières sont aussi contaminées par infiltration », confie-t-elle. 

Par ailleurs, parmi les mesures prises par le gouvernement à la suite de cette pollution, il y a notamment l’interdiction de boire ou d’utiliser pour des besoins domestiques, les eaux provenant de ces rivières. « Mais quelle alternative de survie le gouvernement a-t-il mis à la disposition de la population ? » s’est interrogée l’activiste, qui espère que les ministres annoncés pour une mission dans la province apporteront des solutions à leurs attentes.

Prisca Lokale