100 Jours Gouvernement Lukonde : « des progrès amorcés, qu’il faudra achever », relèvent les femmes de la société civile

Photo/ Droits tiers
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Le gouvernement Sama Lukonde a totalisé 100 jours, depuis sa mise en place en avril dernier. Espoirs, progrès, défis et perspectives d’avenir, contactées par le Desk Femme de ACTUALITE.CD, Angélique Kipulu, Florence Boloko, Léonnie Kandolo, actrices de la société civile dressent un bilan de cette étape.


« On avait plus d’espoirs lors de la mise en place de ce gouvernement. On se disait que beaucoup de choses allaient s’améliorer, que nous allions avancer. Mais actuellement, nous avons l’impression de faire du sur-place, on n’avance pas, » regrette Angélique Kipulu, responsable de la Coalition des femmes pour la paix et le développement. 


« Globalement, je trouve que le bilan est mitigé malgré les promesses, » dit Léonnie Kandolo. Et de poursuivre, « il y a eu beaucoup d’initiatives, mais la plupart n’ont pas abouties jusque-là. Les billets d'avion n'ont pas baissé de prix, les produits surgelés n'ont plus. Plutôt que de baisser, les prix des produits de première nécessité ont fortement augmenté sur le marché, ce qui est très difficile pour le panier de la ménagère. Il faut également remarquer une montée du tribalisme et la violence surtout parmi les jeunes ! ». 


Des progrès amorcés


Contrairement aux gouvernements précédents, celui dit « des warriors » a enregistré pour la première fois dans l’histoire de la RDC, 27 % des femmes. Dans l’environnement, la formation professionnelle, le portefeuille, la défense, l’EPST et autres, elles sont soit ministres soit vice-ministres. 


Florence Boloko, consultante en genre et résolution des conflits, qui se dit fière des réalisations des femmes espère la publication d'un rapport des 100 premiers jours. « Ils ont réalisé leurs 100 jours au gouvernement, surement un rapport sera publié quant à ce» dit-elle. 


Et d’ajouter, « Nous sommes fières des femmes membres de ce gouvernement. Je considère que jusque-là elles ont posé les jalons, il faut à présent qu’elles continuent et achèvent leurs initiatives dans chaque secteur qui leur est confié ». 


En termes des points positifs, « on peut aussi parler de l'amorce de revisitation des contrats miniers, l'augmentation de la réserve de change,  la meilleure mobilisation des recettes, la mise en retraite du personnel de l'EPSP » souligne Léonnie Kandolo. 


Que faire pour relever les défis futurs ?

Angélique Kipulu propose un plan de relance économique en faveur des femmes évoluant dans le secteur informel alors que Léonnie Kandolo et Florence Boloko appelle les membres du gouvernement à achever leurs initiatives et à exercer la rigueur envers les opérateurs économiques.  


« En tant que femme de la société civile, je suis en contact permanent avec les femmes évoluant dans le secteur informel, je suis sur terrain de temps en temps. Depuis le mois de mars 2020 avec la pandémie  de Covid-19, la situation des femmes dans ce secteur ne fait que se détériorer. Dans certains pays du monde, les gouvernements ont mis des moyens à la disposition de ces femmes pour leur permettre de relancer leurs activités. En RDC, rien n’est fait. Les femmes se démènent à leur façon. Avec ce que l’on paie aux fonctionnaires, ils se retrouvent difficilement. Il y a encore beaucoup à faire, beaucoup de volonté à y mettre. Il faut également penser à la population», dit Angélique Kipulu. 


« Pour améliorer les choses, il faudra que le gouvernement soit beaucoup plus sévère avec les opérateurs économiques parce que ces derniers ne devraient pas être au-dessus de la volonté du gouvernement », propose Léonnie Kandolo. 


A Florence Boloko de conclure, « les femmes devraient avancer en améliorant, en réajustant leurs actions au sein de ce gouvernement.»

Prisca Lokale