Condamnation de Jacky Ndala : pour HRW, le procès « hâtif » et son verdict visent la « répression croissante contre les voix dissidentes que d’une véritable question d’ordre public »

Jacky Ndala

Human Rights Watch (HRW) a suivi le procès en flagrance de Jacky Ndala, coordonnateur des jeunes du parti politique Ensemble pour la République qui a été condamné à 3 ans de prison.

L’ONG de défense des droits de l’homme a expliqué dans un communiqué, que M. Ndala a été arrêté par les agents de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), après avoir exprimé son opposition à la loi sur la nationalité et la menace à protester avec ses camarades du parti au Palais du Peuple.

« L’arrestation et le procès sommaire sont intervenus après que Ndala a demandé aux membres de son parti la semaine dernière, en lingala, de se tenir prêts pour aller « visiter [protester] le Palais du Peuple [parlement] » si un projet de loi controversé était débattu. Connue comme le projet de loi Tshiani ou sur la « congolité », cette législation, si elle est adoptée, exclurait de la fonction présidentielle et des hautes fonctions institutionnelles toute personne congolaise née d’un parent non congolais. Cette loi sur la nationalité serait ainsi discriminatoire à l’encontre de nombreux citoyens congolais en raison de la nationalité de leurs parents, compromettant davantage les droits humains dans le pays », dit HRW.

Pour l’ONG, ce procès qui a été mené de manière « hâtive » vise à réprimer les « voix dissidentes ».

« Les autorités peuvent poursuivre les auteurs d’incitations à la violence. Mais un procès hâtif et une si lourde condamnation suggèrent que l’affaire Ndala relevait davantage de la répression croissante contre les voix dissidentes que d’une véritable question d’ordre public. Le parlement devrait rejeter ce projet de loi sur la nationalité qui enracinerait une discrimination entre les citoyens congolais et alimenterait les troubles politiques », souligne Human Rights Watch, qui note une croissance de « l’opposition au projet de loi discriminatoire sur la «congolité » 

Le condamné a indiqué que même emprisonné, il s’opposera toujours à la proposition de loi Tshiani. Cette condamnation a augmenté les tensions entre les camps de Félix Tshisekedi et de Moise Katumbi. Les partisans de ce dernier voient à travers cette proposition de loi, de manœuvres à vouloir écarter leur leader de la prochaine présidentielle car né d’un père grec. Ensemble pour la république avait déjà prévenu qu’il quittera l’Union sacrée si cette proposition de loi arrivait à être examinée au Parlement.