Responsable de la Ligue pour les droits de la femme congolaise (LDFC) mais aussi de la Coalition des femmes pour la paix et le développement, Angélique Kipulu revient sur ce qu'elle retiendra du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, décédé dimanche dernier en France.
« Mgr Monsengwo était tout d’abord un homme de Dieu consacré. Il a travaillé toute sa vie à gagner des âmes. C'était un intellectuel aguerri. Même au niveau de l’Eglise, il a servi autour du Pape. Il était autant intellectuel que sage », dit-elle.
Entre 1990 et 1994, Laurent Monsengwo jouera un rôle clé dans la politique congolaise. Selon des documents stockés en ligne par Digithèque MJP, il va coordonner le Bureau de la Conférence Nationale souveraine et conduire les réunions qui vont aboutir à un compromis politique global de la transition (arrangement particulier), entre les Forces Politiques du Conclave, en sigle FPC d'une part et L'Union sacrée de l'Opposition radicale et alliés, en sigle USOR d’autre part. Il dirigera entre 1992 à 1996, le Haut conseil de la république, qui passera pour le parlement de transition en 1994.
« Au-delà du fait que c'était un homme d’église, Monsengwo a aussi apporté sa contribution à la politique du pays. Depuis la Conférence Nationale Souveraine, il a aidé les congolais à comprendre l’importance de l'instauration la démocratie dans le pays. Il est donc l’un des piliers de cette démocratie en RDC», ajoute Angélique Kipulu.
De 2010 à 2019, poursuit-elle, « il a rappelé de nombreuses fois les politiques congolais à placer les intérêts du peuple congolais au centre de leurs préoccupations. C’est en 2018 qu’il va taxer les membres du gouvernement en place de ‘médiocre’. Il a honoré ses origines, la province du Bandundu et toute la République. »
Quel héritage pour la génération future ?
« Il a fait sa part dans la lutte pour une démocratie effective en RDC. A travers ses discours, il a éveillé la conscience du peuple. Il a alerté sur le fait que les politiciens ne travaille que pour leurs intérêts plutôt que ceux de la Nation. Monsengwo n’a certainement pas atteint tout ses objectifs, mais nous sommes parvenus à cette alternance pacifique. Les jeunes devraient s’inscrire également dans cette lutte. Prendre conscience de leur avenir, et barrer la route à tous ceux qui se constitueront en ennemi de la démocratie et de la paix en RDC. », souligne la présidente de la Coalition des femmes pour la paix et le développement.
Prisca Lokale