Procès Rossy Mukendi : après l'audition des parties, la Cour militaire renvoie l'affaire au 28 juin pour se prononcer sur la jonction du dossier des prévenus

Procès Rossy Mukendi/Ph ACTUALITE.CD

Les avocats de la partie civile et ceux de la prévenue Carine Lokeso, ont plaidé mardi 22 juin sur une éventuelle  jonction du dossier venant du tribunal militaire de garnison et celui ouvert à la Cour militaire. Cette  dernière a renvoyé  l'affaire au 28 juin pour rendre sa décision sur cette question.

La jonction consiste à ce que deux litiges qui sont pendants et qui ont des liens tels qu'il est impossible de les juger séparément, soient jugés ensemble  pour une bonne administration de la justice.

La Cour militaire de garnison de Kinshasa-Matete a renvoyé au 28 juin la prochaine audience du procès Rossy Mukendi pour statuer sur la position des parties en rapport avec la jonction ou non entre les dossiers venant du tribunal militaire qui s'était déclaré officiellement incompétent le 15 juin dernier et celui ouvert le 8 juin par la Cour militaire.

Les avocats de la partie civile ont sollicité une jonction des dossiers parce que « les deux actions sont dirigées contre les mêmes prévenus pour la même infraction ».

« L’audience a tourné autour de la jonction des deux dossiers, l'un qui a été initié devant le tribunal militaire de garnison, et décliné au profit de la cour militaire de Kinshasa-Matete matete. La partie Lokeso ne voudrait pas de la jonction de ces deux dossiers. Le ministère public, les avocats de Tokis et nous, représentant la partie civile,  avons soutenu l'article 222 du code judiciaire militaire, ce qui n'est pas l'avis de Lokeso à travers ses avocats. Devant cette plaidoirie un peu décalée de la partie Lokeso, le réquisitoire et la plaidoirie très rectiligne des parties civiles, la Cour a pris cet incident de jonction en délibéré pour nous donner sa décision le 28 juin courant. Il y a jonction, c'est-à-dire , le dossier qui est venu du tribunal militaire de garnison et le dossier qui était déjà ouvert devant la Cour doivent être joints, parce que les deux actions sont dirigées contre les mêmes prévenus pour la même infraction. La prochaine audience c'est le 28 pour un arrêt, après cet arrêt avant dire droit, on pourra continuer l'instruction », a déclaré Me Richard Bondo, chef du collectif des avocats de la famille de Rossy Mukendi

Les avocats de la prévenue Carine Lokeso ont déclaré :

« Notre cliente se trouve être  martyrisée pour le besoin de la cause, à la suite d'une justice étonnante, une justice populiste parce qu'il faut faire aisance à certaines catégories des personnes. Mais nous promettons que le dossier de l'accusation est totalement vide, il est fragile, il n'est pas solide au moment où nous allons instruire dans le fond de l'affaire nous allons démontrer les éléments de la procédure sur le plan formelle que sur le plan fondamental », a dit Étienne Lomela, avocat de la défense

Contexte

Les avocats de la partie civile estiment qu'étant donné que les deux principaux prévenus à savoir Carine Lokeso et Tokis Kumbo sont poursuivis pour la même infraction et que le tribunal militaire s'est déjà déclaré imcompétent le 1er avril et confirmé le 15 juin, il faut une jonction des dossiers des prévenus au niveau de la Cour militaire. Thèse réfutée par les avocats de Carine Lokeso qui estiment qu'il ne faut pas joindre les dossiers car le prévenu Tokis Kumbo reste justiciable devant le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Matete.

La principale prévenue dans cette affaire, Carine Lokeso est poursuivie dans l’affaire de meurtre de l’activiste Rossy Mukendi (36 ans) tué le 25 février 2018 par balle à Kinshasa alors qu’il participait à une marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) pour réclamer le départ de Joseph Kabila et l’organisation d'élections crédibles.

Ivan Kasongo