Procès Rossy Mukendi : le major Carine Lokeso mise à la disposition du ministère public pour “supplément d'informations”

corps de Rossy Mukendi

Le commissaire supérieur adjoint, Carine Lokeso, a été entendu par le tribunal militaire de garnison de Kinshasa Matete ce jeudi 25 mars comme témoin dans l'affaire Rossy Mukendi. Après audition, le tribunal a estimé que les témoignages de Carine Lokeso ainsi que des autres témoins renseignent qu'il faut un “supplément d'informations à obtenir de la part du ministère public”.

“ L'instruction a révélé qu'il y a un supplément d'informations à obtenir de la part du ministère public. Nous mettons à la disposition du ministère public le commissaire supérieur adjoint Lokeso. Elle a posé certains actes, nous demandons au ministère public de nous éclaircir sur les faits importants, peut être lors de l'instruction préjuridictionnelle ces éléments n'ont pas apparu, que le ministère public puisse nous apporter ces éléments sortis de la bouche de Lokeso Carine. Elle a été informée par Alexis Mukenge que la situation était calme, pourquoi a-t-elle insisté avec l'intervention ? Elle a été informée d'une personne touchée par balle pourquoi n'a-t-elle secouru le blessé ? Nous demandons au ministère public de nous éclaircir, il est à la disposition du ministère public ”, a déclaré le juge président du tribunal militaire de garnison de Kinshasa Matete.

Lors de l'instruction, les avocats de la partie civile, après avoir visualisé les vidéos et écouté les renseignements des témoins, ils ont attesté que c'est Carine Lokeso qui était le commanditaire de l’assassinat de Rossy Munkendi, et qu'elle soit transformée de témoin en prévenu.

“ Rossy Mukendi a été assassiné par une bande organisée, chaque acteur avec son rôle, Carine avait pour rôle de commander l'assassinat (...) pour cela monsieur le Président, la vérité judiciaire est puisée dans les pièces, les vidéos font partie des pièces. Monsieur le Président l'affaire est tellement grave. Pour conclure à ce qu'elle ne parte plus de cette audience libre ”, a déclaré Maître Richard Bondo devant le tribunal.

A l'audience du jeudi 25 mars, après confrontation des témoins, la quasi-totalité des témoins ont confirmé que les deux gardes de Carine Lokeso avaient des armes létales, alors que les autres avaient des armes avec des balles d'exercice ainsi que des gaz lacrymogènes. Version que le commissaire supérieur adjoint Carine Lokeso a réfuté devant le tribunal.

Ivan Kasongo