RDC : IFES a organisé un atelier de réflexion sur la représentation des femmes et des personnes vivant avec handicap dans le processus électoral

Photo. Droits tiers

La branche RDC de la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES en sigle) a tenu le 09 mars dernier, une activité en ligne sur les pratiques d’inclusion mises en œuvre par les Organes de Gestion Électorale en Afrique. Plusieurs questions ont été abordées au cours de cette activité, notamment les mécanismes à mettre en place pour favoriser l’intégration du genre dans le processus électoral. 


Durant la réunion virtuelle, les résultats d’une étude comparative sur la même thématique réalisée au Liberia, au Nigeria ainsi qu’en RDC ont été présentés aux participants par Adèle Ravida, directrice pays de cette organisation. Elle a expliqué qu’au début de l’étude, le constat fait dans plusieurs pays d’Afrique démontrait que ces derniers étaient déjà avancés en termes d’inclusion des femmes dans le processus électoral. Cependant, il fallait également intégrer les autres catégories marginalisées, notamment les personnes vivant avec handicap, les jeunes, les minorités linguistiques, les personnes âgées, analphabètes et celles évoluant en milieu rural.


 « Au-delà d’être des candidats, nous pensons à l’inclusion des femmes et personnes vivant avec handicap en tant qu’administrateurs électoraux, observateurs, témoins ou représentants des partis politiques. Il s’agit de voir comment les commissions électorales ont intégré ces deux catégories dans leurs staffs, quelles stratégies elles ont mis en place pour augmenter le quota », a expliqué Adèle Ravida. 


Elle note que certains pays africains ont mis en place des textes des lois, tels que la loi organique portant organisation et composition de la CENI qui incluent les femmes et les personnes marginalisées. Cependant, il faut un quota et un plan d’action. « Lorsqu’il y a un quota bien défini par la loi, la tâche est bien plus facile. Mais, lorsqu’il n’y a pas de quota des femmes bien défini au niveau de la législation, cela devient très difficile de pouvoir atteindre la parité », a soutenu Adèle Ravida.  


D’ailleurs, le plaidoyer et mémorandum d'accord de la NEC au Libéria, auprès des partis politiques pour la nomination et le soutien des candidates durant les élections législatives de 2017, les politiques de ressources humaines favorisant la parité au sein du personnel de l'INEC du Nigeria et la collecte et le traitement des données et statistiques désagrégées par sexe mis en place par ces deux Organes de gestion électorales (OGE) ont permis d'atteindre des objectifs précis et réaliser des progrès significatifs dans la participation des femmes aux processus électoral et au sein de ces organes.  D’où, le modèle de la "politique du genre" est pertinent pour les autres groupes marginalisés. Il faudra donc, une "politique d'inclusion" assortie de son plan d'action.


En conclusion, l’étude démontre qu’en RDC, la constitution de 2006 pose des fondations particulièrement progressiste et une approche pionnière en Afrique en matière de parité Homme-Femme et d’inclusion des catégories marginalisées. Cependant, « les efforts du législateur et de l’organe de gestion électorale restent nécessaires pour atteindre les objectifs constitutionnels ».    


La ministre chargée des personnes vivant avec handicap, Irène Esambo a également pris la parole au cours de cette séance. Elle a rappelé la proposition de la loi - organique portant protection et promotion des droits de personnes avec handicap en RDC, adoptée en octobre 2020 par l’Assemblée Nationale. « Ladite proposition de loi-organique a été transmise au Sénat pour seconde lecture, avant sa promulgation par le Président de la République, à l’issu de l’analyse de sa constitutionnalité par la Cour Constitutionnelle. », a-t-elle précisé, avant de citer quelques articles sur la participation des PVH, notamment les articles 31, 32, 42, 43 et 44 de cette loi organique.  

Evelyne N’ebintu, Présidente de l’Asbl Femme et Election et Développement et membre de la Dynamique des femmes des 26 provinces en RDC, participante à cette activité a suggéré que cette étude et tous les textes sur la participation des femmes et personnes vulnérables au processus électoral soient vulgarisés et mis à la disposition des décideurs et des organisations de la société civile.  

Paul Buabu Boaz, président de l’organisation « Albinos One of Them », a également suggéré à ce que les personnes atteintes d’albinisme soient prises en compte. Crispin Kobolongo Kongunde, représentant l’ONG Action contre les violations des droits des personnes vulnérables (ACVDP) a aussi pris part à ces échanges.

Prisca Lokale