Sud-Kivu : plusieurs dossiers de viols au menu des audiences foraines à Fizi 

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Le tribunal de grande instance d'Uvira, siégeant en matière répressive au premier degré, a débuté une chambre foraine depuis le lundi 22 février à Misisi, une localité située à 96 kilomètres au sud du chef-lieu du territoire de Fizi. Au total 20 dossiers seront traités en cinq jours dont 17 sur les cas de viols et 3 concernent les vols qualifiés. 

Tous ces cas ont été commis entre les mois de janvier et février 2020 dans les villages de Misisi, Ngalula, Lubichaku, Nyange et Makungu dans le secteur de Ngandja. Les prévenus qui étaient détenus à la prison centrale Mulunge d'Uvira, comparaissent dans une chambre foraine devant une foule venue assister. C'est le haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) et Caritas Goma qui appuient ce projet exécuté par l’ONG AVSI.

Contacté par ACTUALITE.CD, le procureur du tribunal de paix de Fizi, Kansingi Gustave, précise que c'est dans le souci d'aider les victimes qui n'ont pas les moyens d'arriver à Uvira que ces organisations ont répondu à la demande de la population locale pour que ces présumés auteurs soient jugés dans le milieu où ils auraient commis les faits.

« Ces audiences sont organisées par le tribunal de paix de Fizi en collaboration avec le tribunal de grande instance d'Uvira à travers l'appui financier et logistique de l'organisation non gouvernementale AVSI. Elles se dérouleront pendant une semaine. Il y a plusieurs infractions dont celles de viols et vols qualifiés qui sont à la compétence du tribunal de grande instance. Les présumés auteurs sont les habitants de Misisi et l'axe Nyange. Dans la ville de Baraka et dans le territoire de Fizi, plusieurs cas de violences sexuelles sont souvent enregistrés. C’est pourquoi, ils ont jugé bon de faire la descente et d'organiser de chambre foraine pour rapprocher les justiciers des justiciables », a renseigné le procureur.

Et de poursuivre :

« Les détenus étaient à la prison centrale d'Uvira, alors l’ONG AVSI les a apportés jusqu'à Misisi devant tout le monde et surtout les victimes. Souvent ils le font à Uvira, et par manque de moyens, les victimes ont toujours des difficultés à s'y rendre, raison pour laquelle le tribunal a fait une descente pour soulager les victimes ».

Cette action est saluée par la société civile locale du secteur de Ngandja. Pour Munga Norbert, le coordonnateur assistant de la nouvelle société civile, cette initiative peut décourager les auteurs de viols. « Mes premières expressions ici, c'est de voir que le tribunal a organisé une très grande chose qui va plaire à la population de Misisi. Ça pousse à ce que les gens évitent de commettre le viol et le vol. Nous, en tant que société civile, au cours du mois de janvier et février, nous avons enregistré plus de 18 cas de viols ici à Misisi seulement. », a-t-il dit. 

Lubunga Lavoix, à Baraka