Insécurité à Kananga: une ONG menace de saisir la justice contre le VPM Kankonde

Le Vice Premier ministre Gilbert Kankonde

L'Association des Victimes du Grand Kasaï (AVGK) qui milite pour la justice en faveur des victimes de l'insurrection de Kamuina Nsapu, dit se réserver le droit de saisir la justice contre le VPM Gilbert Kankonde Malamba pour son silence coupable face à l'insécurité qui sévit à Kananga.

Cette position de l'Asbl AVGK est contenue dans un communiqué publié à Kananga le jeudi 18/2/2021 et signé par son président Mhyrhand Mulumba.

"son silence manifeste quant à l'insécurité qui a élu domicile sur la ville de Kananga, laquelle a fait plusieurs morts"

Et de poursuivre:

"'AVGK se réserve le droit de saisir les instances judiciaires contre le VPM pour participation indirecte dans l'insécurité à Kananga et contre madame le maire pour violation intentionnelle de la constitution".

L'AVGK pense que le retard dans l'organisation de l'élection du nouveau gouverneur du Kasaï Central pour trouver solution à des questions d'insécurité, est imputable au VPM Kankonde:

"son refus de saisir la Ceni officiellement pour l'organisation des élections du gouverneur au Kasaï Central avec comme conséquence l'entretien d'un deal avec son frère Kabatusuila Mbuyamba (gouverneur intérimaire) en vue de faire assiette aux beurres quant aux dernières minutes qui leur restent"

Enfin, l'AVGK accuse le VPM d'avoir donné au maire l'ordre d'interdire les manifestations publiques sur la ville de Kananga en contradiction avec la vision du président Tshisekedi mais en conformité avec les habitudes du régime de l'ancien président de la République Joseph Kabila.

"Malheureusement le VPM et sa complice veulent pérenniser la vision du Raïs (Joseph Kabila) au Kasaï  Central afin que le président de la république soit haï dans cette partie du pays qui a tant souffert mais qui a besoin de la paix en cette période pour son décollage. L'ennemi des Kasaïens,  c'est le Kasaïen lui-même", conclut le communiqué. 

Jointe au téléphone, Mamie Kakubi,  maire de Kananga dit agir dans les limites de ses prérogatives.

"il y a covid19 au Kasaï Central. En application des mesures barrières éditées par la haute hiérarchie du pays, je ne peux permettre ce genre de rassemblement. J'ai laissé la marche dite des forces vives parce que les initiateurs avaient utilisé des vieillards et des enfants comme des boucliers humains face à la police" indique le maire de Kananga qui regrette que pour des manifestations contre l'insécurité, les initiateurs introduisent des demandes des fonds à la communauté internationale.

"nous savons que derrière la fameuse société civile se cache la main noire des politiciens. Moi je fais mon travail, j'attends la plainte et j'irais apporter mes moyens de défense" précise le maire de Kananga.

Sosthène Kambidi