La table ronde d’experts sur la justice transitionnelle en RDC organisé par le Club des amis du droit du Congo (CAD) en collaboration avec Trial International, IFJD, CENCO, CJPS/ECC s’est clôturée ce mercredi 27 janvier à Kinshasa. Elle a regroupé pendant deux jours, du mardi 26 janvier à mercredi 27 janvier, plusieurs experts de la société civile en perspective de réfléchir sur quels types de modèles pour la justice transitionnelle en RDC.
Le Coordonnateur du CAD, Pr. Eugène Bakama a expliqué qu’au cours de ces travaux, des experts se sont convenus de décentraliser au niveau provincial l’approche « vérité et réconciliation » de la justice transitionnelle.
« Nous avons discuté sur le concept de justice transitionnelle qui est une question nouvelle. Nous avons discuté sur le contexte de la RDC caractérisé par les conflits de plusieurs natures. On a également évoqué les modalités de justice transitionnelle. Il ressort de cette table ronde que tous les participants acceptent le volet justice soit mis en place en RDC. Nous avons prévu de décentraliser l’approche « vérité et réconciliation ». Il nous faut une approche nationale avec des entités fédérés, des commissions au niveau provincial », a-t-il expliqué.
Pour sa part, le professeur Mubiala Mutoy, l’un des parrains de cette activité a renchéri sur l’importance de la tenue de cette table ronde axée sur la justice transitionnelle.
« Il y a beaucoup d’initiative de justice transitionnelle dans notre pays. Ces travaux ont voulu dégager une structure faitière qui viendrait ordonner et harmoniser le travail déjà fait en matière de justice transitionnelle dans différentes provinces. On va bâtir sur ce qui existe déjà. Mais nous avons insisté sur la nécessité d’un processus d’appropriation nationale. L’Etat doit mettre des moyens pour le fonctionnement de la justice transitionnelle en RDC. L’Etat doit adopter des lois pour faire exécuter cette justice », a-t-il expliqué.
Il a notamment expliqué la nécessité d’intégrer la justice transitionnelle comme programme dans le secteur éducatif de la RDC afin de permettre à la population de mieux la comprendre.
« Nous allons partager nos résolutions avec les décideurs. Nous ferons un suivi en commençant par le président de la République et le futur gouvernement qui sera mis en place. Au niveau de la population, il faudrait que nos programmes de formation scolaire et académique prennent en compte la justice transitionnelle. Elle doit être enseignée comme discipline à l’école primaire, secondaire et universitaire. La justice transitionnelle peut servir comme un instrument important dans la refondation de l’Etat congolais et pour la promotion de l’Etat de droit comme le veut le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi », a-t-il ajouté.
Rappelons que durant deux jours, la table ronde sur la justice transitionnelle a réuni des experts de la société civile de la RDC et de la communauté internationale ainsi que des représentants du gouvernement et de la présidence de la République en perspective de rassembler des idées pour une bonne applicabilité de cette nouvelle forme de justice en RDC. Plusieurs résolutions ont été dégagées dans ses assises et seront soumises au prochain gouvernement en gestation.
Jordan MAYENIKINI