Insécurité à Beni : « Je n’ai jamais été président d’un groupe armé », le député Paul Vahumawa dénonce un montage contre sa personne

Un centre de santé incendié au village Masuku dans le territoire de Beni/Ph ACTUALITE.CD

Le député national Paul Muhindo Vahumawa dénonce un montage contre sa personne par des agents de sécurité, selon lui, l’accusent de parrainer un groupe Mai-Mai dans la région de Beni (Nord-Kivu). Dans une correspondance adressée, mardi 12 janvier dernier, au président de l’Assemblée nationale, ce député membre du Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani mouvement de libération (RCD∕KML), parti de Antipas Mbusa Nyamwisi révèle que ces agents seraient en train de monter des faux témoignages lui attribuant la paternité du groupe UPLC, actif à Beni. Un montage qui salit sa personne, regrette-t-il.

« Nous venons d’apprendre que certains services de Beni seraient en train de monter de faux témoins, leur dotant divers instruments et qu’ils vont ensuite filmer pour confirmer leur sale montage nous attribuant un groupe armé qu’ils auraient eux-mêmes créé. Je dénonce ce montage éhonté des agents de certains services affectés à Beni, qui sont animés par le souci unique de nuire et de salir ma personne. Ce groupe vient de décider de salir mon image en m’attribuant la paternité d’un groupe Mai-Mai appelé UPLC, qui existe depuis longtemps et plusieurs fois utilisé par eux-mêmes et dont les acteurs sont bel et bien connus », dénonce le député Paul Muhindo.

Ces accusations sont, d’après lui, contraires au combat démocratique qu’il mène, notamment à travers ses actions à l’Assemblée nationale.

« Je n’ai jamais été président d’un groupe armé, moins encore membre. Ma base et moi, lisons dans cette situation, une tentative intimidatrice de faire taire un digne défenseur et représentant du peuple. Je suis et reste pacifiste. Ma lutte, depuis que je suis serviteur du peuple à partir de 2011 se limite à représenter la population et donc je n’ai jamais pris les armes et cela n’a jamais été mon projet. Je suis de ceux qui ont choisi le combat d’idées, le combat démocratique, c’est pourquoi je suis au parlement et non au maquis », affirme l’élu du territoire de Beni.

Paul Muhindo réaffirme son engagement derrière les institutions du pays, y compris l’armée congolaise.

« Nous restons donc engagé derrière les institutions de la République. C’est pour cela que nous continuons à appuyer l’armée congolaise qui se bat au front de Beni par les appels à l’amélioration de leurs conditions, par les vivres aux militaires aux fronts, aux blessés, etc. Et nous n’avons jamais cessé de condamner les attaques populaires contre l’armée », fait-il remarquer.

Cette sortie intervient après que l’armée congolaise a, dans ses récentes réactions, accusé certains politiciens d’instrumentaliser les jeunes de Beni et les pousser à commettre des actes de violences contre les FARDC, la police, la mission de l’ONU et des populations non originaires, notamment dans la région de Rwenzori d’où est originaire le député Paul Muhindo Vahumawa. Dans un point de presse tenu vendredi dernier à Kinshasa, le général Léon Richard Kasonga a révélé que ces actes ont, jusque-là, conduit au lynchage de dix militaires. L’armée congolaise met en garde ces politiciens qu’elle dit très bien les connaitre. C’est également dans ce contexte, que le Club des amis de Julien Paluku (CAJPK), l’actuel ministre de l’industrie, a appelé à partir de Butembo, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) à publier la liste des politiciens qu’elles accusent d’opposer la population aux militaires engagés dans le combat contre les ADF à Beni.

Claude Sengenya