Nord-Kivu : de 6 à 20 ans d'emprisonnement et une peine de servitude pénale à perpétuité  à charge des  responsables de tueries de Miriki

ACTUALITE.CD

16 prévenus écopent d'une peine allant de 6 à 20 ans d'emprisonnement, un autre condamné à une peine de servitude pénale à perpétuité dans l’affaire dite Miriki.

Après plusieurs mois de confrontation entre les parties au procès, le verdict dans l'affaire Miriki a été rendu le vendredi  30 septembre 2020 par la Cour Militaire Opérationnelle  du Nord-Kivu. 16 prévenus sur les 21 ont été reconnus coupables de crimes de guerre et crimes contre l'humanité par meurtre, pillage des biens et bétails, incendies des maisons… parmi les condamnés, NIZEYIMANA Evariste alias KIZITO, commandant second du mouvement FDLR FOKA a  écopé de la peine la plus lourde à savoir, la servitude pénale à perpétuité pour avoir préparé, organisé et commandé en personne les attaques de Vuvotio et Buleusa et perpétré directement les crimes commis. Les 16 autres prévenus ont été  condamnés à des peines allant de six à vingt ans d’emprisonnement. La Cour a également condamné les 17 prévenus au versement des dommages-intérêts aux 160 parties civiles pour les préjudices subis notamment pour les meurtres des proches, pillages de biens et bétails, incendies,… signalons que l’Etat congolais a été condamné solidairement avec les 17 prévenus au paiement des dommages-intérêts tant pour le soutien matériel que des membres des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont pu apporter aux accusés, que pour avoir failli à la protection des populations civiles.

4 autres prévenus, HABYAMBERE Moïse, HARINDIMANA ABYINGOMA Innocent, MUMBERE KWITIMA Javier  et MUMBERE KITEMO Benjamin ont été acquittés pour  absence de preuves de leur participation au mouvement insurrectionnel des FDLR FOKA.

S’agissant des réparations accordées aux victimes, il sied de noter que seules des réparations individuelles ont été octroyées et que celles collectives, sollicitées par les parties civiles, notamment : la construction de centres de santé et l’appui à des activités génératrices de revenus n'ont pas été accordés par la Cour. Le parcours des victimes pour obtenir réparation des préjudices subis n’est pas à son terme avec les condamnations ordonnées par le verdict de la Cour. A en croire le communiqué d’Avocat sans Frontière : Ce verdict ne signe toutefois pas la fin du parcours judiciaire des victimes de cette affaire. Il s’agit maintenant de s’assurer que : Les autorités administratives et judiciaires procèdent à la mise en état et à l’exécution effective du jugement ; L’indigence des victimes soit reconnue et que celles-ci soient exonérées des frais liés à la procédure d’exécution ; Les victimes reçoivent effectivement et dans les meilleurs délais les dommages et intérêts auxquels elles ont droit. Souligne le communiqué.

Rappel des faits

La nuit du 6 au 7 janvier 2016 entre 02h00 et 03h00, dans la localité de Miriki en territoire de Lubero, un nombre inconnu des FDLR (Rebelles hutu rwandais) ont attaqué la population civile, occasionnant le décès de 16 civils, et blessant sérieusement 9 autres dont 6 femmes et 3 filles. Les faits commis semblaient viser délibérément et exclusivement des membres de la communauté Nande de la localité en question. De plus, les familles des deux chefs coutumiers de cette communauté ont été particulièrement ciblées par les auteurs des faits, ce qui laisserait peu de doutes sur la planification du projet meurtrier.

La localité de Miriki a connu des multiples atrocités orchestrées par différents éléments des groupes armés étrangers et locaux opérant depuis plus d’une décennie dans le sud du territoire de Lubero. Il s’agit entre autres des éléments FDLR FOKA sous le commandement de Victor Byiringiro et Kizito. Ce dernier fut le commandant de brigade de FDLR FOKA sous le commandement de Victor Byiringiro et Kizito. 

Francis Otshudi