RDC : la SNEL s'active pour remettre en service les machines en panne au barrage d'Inga

Le G24 en réparation. Ph. ACTUALITE.CD.

Depuis la fin du mois de septembre 2020, plusieurs abonnés de la société nationale de l'électricité (SNEL) connaissent un problème accru en desserte de l'énergie électrique. Pour cause, un déficit d'au moins 185 MW causé par l'arrêt de deux machines (G16 et G24) au barrage d'Inga (Kongo Central).

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Le groupe 4 de la centrale d'Inga 2 (G24) produit une puissance de 130 MW, soit le près de ⅓ de la consommation de Kinshasa. Pour remédier à cette situation, le personnel exploitant 100% congolais de la SNEL est à pied d'oeuvre jour et nuit depuis l'arrêt.

" C'était une machine qui tournait. Pour la petite histoire, cette machine a déjà plus de 170 000 heures de fonctionnement. Il s'est fait qu'en date du 28 septembre on a eu des fuites importantes. En dehors du programme qu'on a habituellement par ce qu'il y a toujours un planning pour les travaux sur les différentes machines, il s'est fait que la situation s'est aggravée avant la date prévue pour son entretien. On a eu des fuites importantes, conséquence nous avons notre palier qui était pollué par l'eau et donc on ne pouvait pas continuer à faire tourner la machine dans cette condition ", a expliqué Olivier Tshibangu, chef de division a.i de la centrale Inga 2.

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Et d'expliciter:

" L'eau, c'est le principe du fonctionnement des machines. L'eau attaque la turbine, la turbine en tournant entraîne le générateur. Au niveau de la turbine, on s'arrange de garder cette eau là dans la turbine, c'est pourquoi il y a de dispositif pour contenir cette eau dans la turbine. Il y a les pots d'aube dans lesquels on a observé des fuites qui sont dues à l'eau qui est chargée, c'est à dire il y a plein de sable et avec le mouvement des aubes directrices qui permettent à l'eau de passer, c'est à dire de jouer sur le débit, l'usure s'est aggravée ".

Le numéro 1 de la centrale Inga 2 qui note des avancées significatives des travaux, estime que la fin devra intervenir début novembre.

" La machine en soi peut tourner mais il y aura beaucoup d'eau dans la turbine qui empêchera le fonctionnement normal. Nous avons 26 aubes directrices et 26 pots d'aube qu'il faut démonter, si vous faites une moyenne avec l'usure, la présence du sable et la corrosion vous avez un pot d'aube par jour mais la SNEL a fait un effort en doublant les équipes. Nous avons pu tout démonter en moins de 15 jours. Nous sommes à l'étape de nettoyage, après on commence le remplacement des garnitures défectueuses. Sauf imprévu, nous passons la récupérer la première semaine de novembre ",  a ajouté Olivier Tshibangu.

À la centrale Inga 1, c'est le 6ème groupe qui a connu un court circuit de l'excitatrice au niveau du rotor de l'alternateur le 6 octobre. 55 MW de déficit qui impacte les grandes entités du district du Bas-Fleuve au Kongo Central (Matadi, Boma, Muanda, Tshela etc).

" C'était depuis le 6 octobre que le groupe 6 de la centrale Inga 2 a connu des problèmes au niveau de son excitatrice. C'était en fait un court circuit au niveau de barres de liaison entre le conducteur de l'induit et l'âme du collecteur. Le groupe numéro 6 comme tous les autres groupes produisent 55 MW, c'est l'équivalent de la desserte du Bas-Fleuve, à partir de Matadi jusqu'à Tshela en passant par Kinzau-Mvuete, Boma et Moanda ",  a dit Serge Mbiyavanga, chef de division a.i de la centrale Inga 1.

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Pour cette panne dont les travaux mécaniques tendent vers la fin, M. Mbiyavanga projette pour fin octobre la remise en service du groupe.

" La pièce en défaut est déjà au tour. On a pas eu besoin des expatriés, c'est l'exploitant SNEL c'est à dire les nationaux qui sont en train de travailler déjà. Nous sommes suffisamment avancés et d'ici quelques jours la pièce sera totalement requinquée et pourrait être remontée pour la reprise de l'exploitation de la machine au plus tard le 31 octobre ",  a-t-il déclaré.

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Mise en service en 1974, la centrale d'Inga 1 compte 6 machines pour une production de 351 MW. Inga 2, considérée comme la plus grande des centrales,  a été lancée en 1982 avec 8 machines (1400 MW). Seules 6 machines sont disponibles dont 3 en marche. Hormis le G24, le G27 était déjà bien avant à l'arrêt pour faciliter la finalisation des grands travaux exécutés par KCC au G28.

Fonseca MANSIANGA, depuis Inga