Le monde entier célèbre , chaque 1er octobre, la journée internationale du café et du cacao. Le thème pour cette année est : la nouvelle génération du café et du cacao. La RDC a célébré ce 5ème numéro ce samedi 10 octobre par l'organisation d'une journée de réflexion par le conseil interprofessionnelle pour la promotion de l'agriculture (CIPA) et l'office national des produits agricoles du congo (ONAPAC) sous le haut patronage du ministère de l'agriculture.
Un panel composé du CIPA, de la compagnie de l'organisation et de la promotion des activités café (COOPAC), de l'ANAPI, des banquiers, des acteurs dans le secteur a passé en revu l'état de lieu de la filière café-cacao mais aussi proposé des pistes de solutions pour propulser cette culture.
Julien Paluku Kahogya et Jean Joseph Kasonga Mukuta, respectivement de l'Industrie et ministre de l'Agriculture, ont pris part à cette activité.
Le ministre de l'Agriculture a conscientisé la population à s'adonner à la plantation du café et du cacao qu'il qualifie d"activité porteuse de richesse et de développement économique et social". Il a aussi annoncé que le gouvernement veut cultiver 52 000 hectares à majorité du café et du cacao afin de redorer le blason.
"Le Chef de l'État parle de la revanche du sous sol sur le sol. Je crois que cette question a une importance capitale. Nous devrons repartir sur les bases réelles. Il n'y aucune nation qui s'est développé avec les minerais. Toutes les nations se battent pour la sécurité des armes puis la sécurité alimentaire. Dans le plan agricole nous avons lancé un plan de relance agricole qui tourne autour de 4,4 milliard dollars avec comme obligation d'encadrer les plus petits de nous dans les coins reculés du monde. Nous voulons lancer à travers pays 52 000 hectares de culture industrielle dont principalement le café et le cacao. Nous devons saisir tous cette occasion pour planter cette culture et que dans 3 ans nous puissions récupérer notre première place de producteur, c'est possible", a dit Jean Joseph Kasonga dans son mot de circonstance.
Selon les données fournies par l'Agence Nationale pour la Promotion des Investissements , la RDC a produit, pour le café, 9 148 tonnes en 2015 contre 31 tonnes exportées, 11 000 tonnes en 2016 contre 43,6 tonnes exportées. Pour le cacao, 1 401 tonnes en 2015 et 1 389 tonnes en 2016 contre respectivement 43,7 tonnes et 47,1 tonnes. L'ANAPI a constaté entre autres l'exportation frauduleuse de la production, la faible contribution à la balance commerciale, la distorsion de la chaîne de valeur et l'inadéquation criante entre les potentialités et opportunités et le volume réel de production et d'exploitation.
"Il est un fait que la filière café-cacao présente encore d'énorme défis pour arriver à valoriser le potentiel dont la RDC, particulièrement en terme de qualité et d'expertise, mais l'option du Chef de l'État d'ériger l'agriculteur en secteur prioritaire de l'économie pourra permettre de mobiliser plus de moyen d'actions pour booster ces deux filières et notamment en renforçant un partenariat public-privé stratégique gagnant-gagnant", a déclaré la DGA de l'ANAPI, Rose-Dorée Bokeleale.
La CIPA est partenaire technique du ministère de l'agriculture. L'Asbl regroupe les professionnels du secteur agricole, aide pour l'accès aux intrants agricoles et accompagne tous les acteurs de la chaîne de valeur du secteur agricole de la production à la commercialisation.
La COOPAC a présenté à l'assistance son café dénommé Kitoko. Cultivé sur les berges du Lac Kivu et le flanc des montagne des Virunga (Nord-Kivu) à plus de 1500m d'altitude, le café Kitoko bénéficie d'un sol volcanique très riche qui lui assure un profil aromatique et très typique. Ce café certifiées équitables et biologiques est commercialisé en capsule, en grain et moulu. L'autre Café,la Kinoise, produit à la commune de Mont Ngafula à Kinshasa a fait également l'objet d'une présentation mais aussi d'une dégustation comme le café Kitoko par les officiels et invités.
Les statistiques récentes de l’Organisation Internationale du Café (OIC) et la chambre de commerce internationale (ICC) indiquent que depuis 2014-2015, le marché mondial du café et du cacao connaît une tendance à la baisse. Dans son discours programme à l’Assemblée nationale l'an dernier, le premier ministre Sylvestre Ilunga avait promis que son gouvernement va redynamiser l’agriculture vivrière et industrielle ainsi que consolider la base industrielle en favorisant une plus large transformation locale des produits agricoles et miniers ainsi que l’implantation des parcs agro-industriels et des zones économiques spéciales pour diversifier l’économie.
Fonseca MANSIANGA