La commune de Walikale, chef-lieu du territoire éponyme fait face à l'insécurité grandissante caractérisée par notamment par des cas de braquage depuis plus d'une semaine. Entre le 21 et le 27 juillet, 10 cas ont été enregistrés, d’après le décompte fait par ACTUALITE.CD. Ces actes sont commis par des hommes armés. Une jeune femme victime d’extorsion dit avoir reçu un coup de bâton au dos avant d'être jetée à terre par un présumé militaire cagoulé au quartier Nyalusukula.
« Je revenais du centre de santé de la 8eme CEPAC aux environs de 19h quand je suis tombée entre les mains de ces bandits armés. Ils étaient au nombre de trois. Ils m'ont encerclée, l'un m'a donné un coup de bâton au dos, je suis tombée. J'ai crié mais aucun secours n’est venu. Ils sont partis avec mes deux téléphones et l'argent destiné à l'achat de médicaments », témoigne-t-elle sous le choc.
Un cas similaire s'est aussi produit dans le quartier Nyabangi où Robert Ngashani a été victime.
« Ils m'ont rencontré à l'entrée sud de l'avenue Lycée, et m’ont lorsque je me suis rapproché d'eux, ils m'ont demandé de poser par terre tout ce que j'avais. J'ai juste obéi car ils avaient l'air ivre. Ils pouvaient tirer sur moi si j'osais résister. Ils ont pris mon téléphone et les accessoires avant de me gifler », raconte-t-il.
Ces faits sont aussi rapportés par le Bureau d'étude pour le développement de Walikale (BEDEWA), une organisation de défense de droits humains. Son coordinateur, Maître Obedi Kamala fait savoir que tous les quartiers sont touchés par cette situation, mais les quartiers Nyalusukula et Nyabangi sont les plus vulnérables.
« Nous recevons beaucoup de plaintes dans notre bureau. C'est une situation que nous n'avons jamais vécue à Walikale. Mais cette situation s'observe depuis la surmilitarisation de Walikale centre. Il n'y a pas longtemps deux journalistes se sont aussi fait braquer quand ils revenaient de la radio la nuit. Leurs matériels ont été emportés. Voilà pourquoi nous invitons les autorités militaires à bien contrôler les mouvements de leurs hommes pour contenir cette insécurité », plaide-t-il.
L’administrateur policier du territoire de Walikale se dit préoccupé par la recrudescence des actes d’insécurité dans la commune de Walikale, notamment les braquages en série enregistrés dans plusieurs quartiers. Le commissaire supérieur principal Ado Laurent Kasongo annonce une mobilisation conjointe avec les services spécialisés pour des mesures concrètes visant à restaurer la sécurité au chef-lieu de son entité, parmi lesquelles, le renforcement des patrouilles dans les différents quartiers et le déploiement des unités de l'armée et de la police dans les points chauds de Walikale centre.