La directrice exécutive de Afia Mama a récemment dénoncé des irrégularités dans l’élection des déléguées de la société civile à la plénière de la Commission Électorale Nationale Indépendante(CENI). Contactés ce lundi par le Desk Femme de ACTUALITE.CD, les autres organisations ont également donné leurs points de vue.
Anny Modi commence par féliciter les trois élues, avant d’attirer l’attention sur “l’absence de clarté et de transparence dans le déroulement du mécanisme de désignation, le manque d’inclusion des organisations de jeunes et de femmes des provinces, la modification des critères prescrits par la loi sur le profil des candidates et associations « électrices », dans le but d’éliminer expressément certaines candidatures et associations, la contestation du processus par d’autres associations et femmes ainsi que l’illégitimité des animatrices du CAFCO depuis plus de 15 ans,” dit la Directrice Exécutive de Afia Mama. Et d’ajouter, “ Nous souhaitons que la société civile, en général, et les mouvements associatifs féminins, en particulier, incarnent les principes et valeurs démocratiques qu’ils exigent auprès des gouvernants politiques.”
Du côté du cadre de concertation de la femme congolaise (CAFCO), on se défend, toute la procédure a été respectée. Rose Mutombo du CAFCO, explique :“Le Cafco n’a fait que coordonner le processus. Nous avions mis ensemble une commission. Madame Lala Biasima, présidente de la Fédération Nationale des Femmes Protestantes (FNFP) avait assuré la direction du bureau.. Parmi les candidates retenues, il y a Tatiana Nguya qui est jeune et représente le Haut Katanga,” dit Madame Rose Mutombo. Mimi Mopunga, l’un des membres du Cafco apporte plus de précisions “Il y a d’abord certaines femmes qui avaient déposé une liste des candidates à l’Assemblée Nationale (AN) où il a été constaté qu’elles n’avaient pas suivi la procédure normale. C’est ainsi que le bureau de l’AN a sollicité la coordination du Cafco pour reprendre la procédure. Il y a eu une commission qui a reçu les différentes candidatures, le dépouillement a été fait et quelques-unes ont été retenues. Il y avait également des critères pour voter. Entre autres, appartenir à un réseau des femmes parce qu’il y a de nombreuses associations féminines en RDC.” explique Mimi Mopunga. S’agissant du mandat du comité directeur du Cafco, elle affirme “que cela ne concerne que les membres de ce mouvement.”
Bien qu’ écartée du processus pour n’avoir pas rempli certains critères lors du dépôt des candidatures et de l'enrôlement des électeurs, la Dynamique nationale des femmes candidates de la RDC (Dynafec) pense qu’il faudrait soutenir celles qui ont été élues. “Nous sommes une jeune organisation, nous n’avons pas pu remplir les critères tels que le fait d’être un réseau de femmes et avoir plus de deux ans d’existence pour participer au vote. Mais, nous avons pu faire des plaidoyers auprès de celles qui pouvaient être éligibles. Nous avons suivi de près ce processus et il y a beaucoup d’organisations féminines dans notre pays. Si un échantillon représentatif peut porter la voix de toutes ces organisations, c’est déjà important” dit Carine Kanku, présidente de la Dynafec.
Au total, treize candidates ont été déclarées éligibles. Vingt-cinq réseaux d’organisations de défenses des droits des femmes ont participé à l’élection. Tatiana Nguya, Jeanne Nzuzi et Joséphine Ngalula sont les trois femmes élues. Le Procès verbal a été déposé ce 10 août 2020 à l’assemblée nationale. L'une des candidates sera ainsi retenue comme membre de la plénière de la CENI au sein de la composante Société Civile, sous composante Organisation de défense des droits des femmes.
Prisca Lokale