Ituri : les structures de protection des droits des enfants alertent le gouvernement sur les violations de ces derniers par les rebelles ADF à Irumu

Société

Le point focal du  réseau des structures d'encadrement  et de participation de l'enfant en Ituri et au Haut-Uele, David Ramazani, a déploré à ACTUALITE.CD, vendredi 10 juillet, sur les exactions commises par les présumés rebelles ougandais des ADF lors de leurs différentes incursions ces derniers jours dans le territoire d’Irumu en Ituri.

Il note les enfants sont parmi les principales victimes de ces tueries et enlèvements.

« Vous savez qu'il y avait un enfant qui a été tué dernièrement à Tchabi. Le jeudi 09 juillet encore 2 bébés, dont l'un âgé de 3 mois et l'autre de 11 mois, ont été retrouvés sur le lieu de drame qui, d'office deviennent des orphelins parce que leurs mamans ont été tuées par ces présumés rebelles ADF Malibongo. 4 enfants ont été parmi les 20 personnes enlevées par ces rebelles ougandais dans cette région. Donc, les enfants sont tués, les autres kidnappés et d'autres sont restés des orphelins. Où est l'état congolais ?. Cette situation devient de plus en plus insupportable. Ça devient même révoltant. Le meurtre, la mutilation des enfants, le kidnapping sont rangés parmi les graves violations des droits de l'enfant pendant un conflit armé. L'avenir de l'Ituri est en train de sombrer. Les rebelles tuent les enfants, les enlèvent. D'autres enfants deviennent involontairement orphelins. Ça n'est de trop », a-t-il expliqué sous émotion.

Cet activiste de droits des enfants appelle a l'Etat congolais de réagir.

" L'Etat doit prendre, sans condition, sa responsabilité. Le premier protecteur de l'enfant, c'est l'État. Il n'a pas encore autre choix que ça. Les enfants en Ituri, ne vivent plus dans un environnement favorable à leur épanouissement et la jouissance pleine de leurs droits fondamentaux. Ça doit cesser. La meilleure de choses à offrir à un enfant en Ituri, c'est la paix. L'Etat doit tout faire pour assurer, comme il se doit, la protection de chaque citoyen, mais surtout des enfants, principales victimes de la guerre en Ituri. La présence militaire doit être renforcée dans chaque zone réputée dangereuse pour un enfant, pour la population", a-t-il renchéri.

Les rebelles ougandais des ADF ont multiplié les attaques ce dernier temps dans plusieurs villages du Territoire D'irumu. A ce jour, une dizaine de personnes ont été tuées par ces présumés rebelles plusieurs autres enlevées sans compter d'autres dégâts notamment les pillages de bêtes et incendies des boutiques.Des conflits armés qui risqueraient de jouer négativement sur l'enfant selon la même source.

En Ituri, plusieurs enfants sont dans la rues et différents artères principales de la ville de Bunia chef-lieu de cette province. Ceux sont en majorité les victimes des atrocités dans le Territoire de Djugu déclencher par les miliciens de Codeco depuis décembre 2017. Ces enfants fuient les sites des déplacés notamment l’hôpital général de référence de Bunia et l'institut supérieur pédagogique (ISP) suite à leur prise en charge qu'ils déclarent "chaotiques" par les autorités compétentes. A Bunia, ils se sont lancés dans l'opération de quémander auprès de passagers pour leurs survies.

Les autorités provinciales avaient, à leur tour, lancé une campagne de collecte de fonds pour la  prise en charge de ces enfants vulnérables depuis juin dernier. Une campagne qui tourne au ralenti.

Franck Asante à Bunia