Tension au sein du NDC-R:  Guidon Shimiray réplique et tend également la main à Félix Tshisekedi 

Guidon Shimiray, Ph. Droits tiers

Tout est allé vite. Jeudi, les membres du haut commandement de la milice Nduma Defense Of Congo/Rénové annoncent la destitution de Guidon Shimiray Mwisa de son poste de de commandant en chef de ce mouvement. Un communiqué est publié indiquant que ce lui qui était jusque-là N°2 du mouvement avait pris la tête du mouvement. Des combats éclatent autour de Pinga (Walikale/Nord-Kivu). Au moins 9 personnes sont tuées, d’après plusieurs sources. 24 heures plus tard, les FARDC se positionnent et annoncent qu’elles sont à la poursuite de Guidon Shimiray. Samedi, l’aile Guidon Shimiray réplique. 

Dans un communiqué de presse, elle rejette toutes les accusations portées par le groupe de Gilbert Bwira Chuo. Elle rappelle que Guidon Shimiray, bien que sanctionné par les nations unies et sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par la justice militaire, « a toujours tendu la main » à Félix Tshisekedi pour son « intégration personnelle ses troupes au sein des FARDC ». 

Ce groupe considère que Gilbert Bwira Chuo et Fidèle Mapenzi sont des dissidents. Selon lui, ces derniers auraient formé une alliance avec les rebelles hutus rwandais (FDLR et Nyatura) ainsi qu’avec les ACPLS pour « piller systématiquement » la cité de Pinga au cours de l’attaque de jeudi.

Dans son communiqué, signé par Charité Selemani, l’aile Guidon ajoute qu’il reconnait toujours Deo Bafose comme son chef d’état-major alors que l’aile rivale avait annoncé que ce dernier était son commandant second chargé de l’administration et logistique. 

Le conflit qui oppose le Nduma défense du Congo-Rénové (NDC-R) à la coalition Nyatura-FDLR-Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) a continué à créer un climat d’insécurité dans les territoires de Masisi et Rutshuru, avait rapporté António Guterres, secrétaire général de l’ONU, dans un rapport couvrant mars et juin 2020. Cette tension a permis au NDC-R de contrôler une zone toujours plus étendue. 

« Près de 200 affrontements et exactions diverses perpétrés par ces groupes ont été recensés, durant lesquels plus de 160 civils ont trouvé la mort. Parmi les groupes armés opérant dans la région, ce sont les combattants du NDC-R qui ont commis le plus grand nombre de violations des droits de l’homme, y compris des violences sexuelles liées au conflit », avait noté António Guterres.

Pour rappel, l’auditorat militaire du Nord-Kivu a lancé un mandat d’arrêt contre Guidon Shimiray Mwisa.

Ecoutez ici l'analyse du chercheur Christoph Vogel.