Sema! Parle en swahili, c'est le titre de ce film d'une quarantaine de minutes qui donne la parole aux survivantes de l'Est de la RDC. Un film entièrement écrit par des femmes qui ont elles même été victimes, qui veulent libérer la parole pour aider les autres.
Sema, c'est l'histoire du destin croisé de deux femmes, Kimia et Matumaini, des prénoms porteurs d'espoir et de paix comme se veut ce film réalisé par Macherie Ekwa, dont le film "Makila" a fait parler de lui bien au-delà des frontières de la RDC.
Dans Sema, on suit des jeunes femmes qui avaient une vie somme toute tranquille, avec des rêves et des aspirations comme toutes les filles de leurs âges. Un jour, leur chemin croise ceux des rebelles actifs dans la région. En un fragment de seconde tout bascule, de jeunes femmes ambitieuses, elles se retrouvent filles mères, atteintes du VIH, obligées d'élever des enfants issus du viol.
Des enfants qu'elles ont du mal à aimer, des enfants qui leur rappelle immanquablement le visage de leurs bourreaux, des enfants stigmatisés et rejetés par la société. Mais des enfants qui tout au long du film deviennent porteur d'espoir. C'est aussi ça l'histoire de cette fiction, l'espoir qui renaît péniblement dans cette région qui encore aujourd'hui à du mal à se relever.
Un film écrit à plusieurs mains, dont le résultat pousse à la réflexion car bien au-delà de cette histoire, une question demeure: "Comment faut-il raconter cette région?"
Ovationné à sa sortie en septembre dernier lors de sa présentation aux USA, "Sema" a déjà reçu de nombreux prix, comme celui entre autre du meilleur film international au festival du film indépendant de Washington DC.
Nabintu Kujirakwinja