Henri Yav Mulang, ministre des finances de décembre 2014 à août 2019, a comparu comme témoin ce jeudi devant le tribunal de grande instance de Gombe siégeant à la prison de Makala, à Kinshasa. C’est dans le cadre du procès lié à la gestion des fonds relatifs aux marchés des projets des maisons fabriquées. Lesquels projets entrent dans le cadre du programme de 100 jours.
Dans sa déposition, Yav Mulang explique qu’il avait récu un appel téléphonique venant de Kamerhe lui demandant d’accélérer le processus de paiement à Samibo. Il ajoute qu’il a payé en fonction d’une correspondance de la même autorité.
Dans les explications de Yav, il dit aussi que le paiement pour les maisons préfabriquées a été fait sur base des réserves de change de la Banque Centrale du Congo (BCC). Dans son témoignage, il ajoute que le pays n’avait que 3 semaines d’importations. Il dit aussi que les paiements étaient effectués dans le compte Samibo à Ecobank.
L’ancien ministre note que les 57 millions n’étaient pas payés d’un coup. Il a d’abord payé 14 millions par procédures d’urgence, 10 millions par liquidation et il ya eu des paiements de moindre importance en fonction des disponibilités de la trésorerie.
Henri Yav Mulang révèle aussi qu'il a appris plus tard dans une lettre du mois de juin qu’il faisait partie du comité de supervision du programme de 100 jours.
Toujours dans sa déposition, il explique également qu’il n’a pas pris part au processus de sélection de Samibo SARL dans le marché des maisons préfabriquées.
« Tout ce que Yav a dit est vrai », note Kamerhe dans sa réaction ajoutant que le directeur de cabinet écrit au nom du président de la République.
« Nul n’est tenu de respecter un ordre qui n’a pas légal ou pas conforme aux équilibres économiques », a dit Kamerhe. Il a également soutenu que Yav Mulang, Deogratias Mutombo et Pierre Kangudia avaient rassuré de la disponibilité des fonds.
Répondant à une question du tribunal, Yav Mulang n’a pas chargé ouvertement le dircab de Félix Tshisekedi: « Je ne peux pas dire que Kamerhe était bénéficiaire. Je payais à Samibo ».