Tension toujours perceptible à Butembo après la découverte du corps sans vie d’un motard, le maire appelle au calme

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Après des échauffourées vécues l’avant midi de ce mercredi 27 mai à Butembo (Nord-Kivu), le maire de la ville appelle les conducteurs des mototaxis au calme.  Ces derniers ont jeté des barricades sur les artères principales du centre-ville pour protester contre le meurtre, la nuit dernière, de l’un de leurs. Plutôt que de dénoncer un prétendu «assassinat», le maire les appelle à conjuguer les efforts avec les autorités pour qu’on arrive à  élucider les circonstances de cette mort.

«En tant qu’autorité, je ne peux pas être content lorsqu’il y a des cas de mort, quelles que soient les circonstances. Ce n’est pas un camp qui est visé. Aujourd’hui, c’est un cas (de mort) autour duquel les conditions ne sont pas encore élucidées. On doit avoir le temps de mener des enquêtes. J’appelle les motards  au calme, étant donné qu’ils ne savent pas les circonstances de la mort. Nous devons, tous, mettre les intelligences ensemble pour élucider les circonstances de cette mort», a indiqué le maire Sylvain Kanyamanda, dans un entretien avec la presse.

Nommé Muhindo Sikiminywa Christian, le taximan tué est membre de l’Association des Moto taxis et Voitures (ATAMOV), une puissante association qui encadre près de 30 milles jeunes taximen. Son corps ainsi que sa moto ont été retrouvés par ses collègues, abandonnés dans un ravin près d’une chapelle de l'Église catholique à Vungi, un quartier de la commune de Mususa.  

Il s’agit d’un deuxième taximan tué par des inconnus à Butembo, durant ce mois de Mai. Des situations pareilles ont toujours poussé des motards à paralyser les activités en ville. Par exemple ce mercredi, ils ont empêché l’intervention de la Croix-Rouge pour la levée du corps de la victime et l’ont eux-mêmes manipulé jusqu’à la mairie. Ce qui gêne le maire de Butembo.  Sylvain Kanyamanda qui y voit une menace à tranquillité de la ville, envisage même leur retirer l’autorisation de fonctionnement dans la ville en cas de non changement. 

«Je vais lancer des invitations au responsable de l’ATAMOV, de pouvoir venir autour de moi, pour qu’on échange, pour que je leur mettre en garde. Et si jamais, il n’y a pas changement de comportement dans leur chef, nous serons obligés de leur retirer l’autorisation de fonctionnement en ville de Butembo. Parce que ça risque de contaminer toute la communauté. Nous risquerons d’être comme dans une jungle», prévient le maire Sylvain Kanyamanda.

Mais à l’ATAMOV, les responsables appellent les autorités à renforcer plutôt la sécurité en ville, pour éviter des morts. 

«Trop c’est trop. Nous avons dernièrement perdu un autre collègue. La sécurité doit être renforcée à Butembo et ses périphéries», demande Jérôme Malule, secrétaire de l’ATAMOV.