Alexandre Robert Mawelu, journaliste à la Radio Liberté, station émettant à Gemena chef-lieu de la province du Sud-Ubangi, a quitté la prison d’Engenga à Gemena ce mercredi en début d’après-midi. Il bénéficie d’une liberté provisoire. Dès ce jeudi, son avocat va écrire au procureur pour savoir la suite de ce dossier.
Il avait été interpellé, le 24 avril 2020, au parquet de grande instance de Gemena où il avait été entendu sur procès-verbal autour d’une information qu’il a publiée dans le groupe WhatsApp dénommé : « A vous la parole » de son média avant d’être conduit à la prison d’Engenga où il a passé la nuit.
Le journaliste a dénoncé l’attitude affichée par le Gouverneur de province qui aurait déployé un groupe d’éléments de la police nationale congolaise dont ses gardes rapprochés pour disperser la foule qui accompagnait, le 12 avril 2020, la dépouille mortelle d’un technicien de la Radio Liberté de Gemena, décédé la veille de suite de cirrhose du foie, au cimetière. Ces agents de l’ordre se sont mis à passer à tabac les personnes qui voulaient assister à l’inhumation du journaliste. Dans la foulée, Olivier Mololo, journaliste de la Radio Liberté Gemena a été copieusement tabassé par ces agents de l’ordre.
Contacté par JED à partir de sa cellule, Alexandre Robert Mawelu avait témoigné : « Dans sa plainte, le Gouverneur de province a reconnu avoir envoyé des éléments de la police pour disperser la foule qui nous suivait au cimetière, dans le cadre de l’exécution des mesures de prévention contre la pandémie du Covid-19 prises par le Président de la République interdisant l’attroupement de plus de 20 personnes. Dans ma publication, j’ai dénoncé les méthodes brutales employées par des policiers envoyés par le Gouverneur notamment pour tabasser la population u compris notre confrère journaliste qui se rendait également au cimetière ».
Journaliste en danger (JED) avait condamné fermement l’arrestation et le maintien en détention à la prison du journaliste qui n’avait fait que dénoncer avec force le comportement malsain des agents de l’ordre qui ont outrepassé par le bastonnade les mesures prises par la haute autorité du pays interdisant le rassemblement de plus de vingt personnes dans le cadre des mesures barrières contre le Covid-19.